Et ce pour une raison : la requête que le président Dioncounda Traoré a formellement fait passer à Alassane Ouattara, président en exercice de la Cédéao, reprend totalement l'esprit des propositions faites par le chef d'état-major de l'armée du Mali à ses homologues de l'Afrique de l'Ouest à la mi-août.
Il y était question de deux priorités : qu’il n’y ait pas de militaire étranger à Bamako pour sécuriser la Transition, et que ce soit l'armée malienne qui combatte les islamistes, autrement dit qu’elle reste le fer de lance des opérations. Ces deux conditions sont reprises dans la lettre de M. Traoré.
Baba Bethé, Secrétaire général de la présidence malienne
Le président Traoré m'a chargé de venir auprès de son homologue pour solliciter l'appui de la sous-région, de la Cédéao, de la Côte d'Ivoire, pour gérer ce problème en rapport avec l'Union africaine et les Nations unies
Mais les militaires de Kati disent ne pas vouloir de militaires étrangers au sol. Or, l'état-major de l'armée malienne lui-même, dans un document officiel, fait appel à des bataillons de la Cédéao : trois bataillons militaires pour sécuriser les villes après que l'armée malienne ait chassé les islamistes, et deux bataillons des forces de gendarmerie et de police pour assurer le maintien de l'ordre de ces mêmes localités.
C'est une très bonne chose. Cela va permettre à la communauté internationale d'examiner en profondeur quelle est la nature de l'aide qu'il faut apporter au Mali
Alors, pourquoi ce mécontentement à Kati ? Depuis le début, il y a en fait des jusqu'au-boutistes parmi les ex-putschistes et autour du capitaine Sanogo. Ils font de la surenchère.
Mais il y a aussi un vrai problème de communication de la part de la présidence. Aussi surprenant que cela puisse paraître, la lettre transmise à la Cédéao n'a toujours pas été publiée officiellement. A Bamako, les médias ne l'ont pas. Ce mercredi, la télévision n'a même pas évoqué le sujet. Et personne n'a commenté ce document, ni à la présidence, ni au gouvernement.
Il faut se souvenir que mardi soir, l'information n’est pas venue de Bamako mais de Ouagadougou, par la voix d'un diplomate français. Cette absence de communication claire et ouverte est de nature à faire monter la grogne, là où le Mali aurait besoin de calme et de sérénité pour avancer.
Source: RFI