Au Mali, la transition politique s'organise


Rédigé le Mardi 10 Avril 2012 à 11:13 | Lu 750 fois | 0 commentaire(s)


La vacance du pouvoir malien doit être officialisée ce mardi 10 avril 2012 par la Cour constitutionnelle après la démission du président déchu Amadou Toumani Touré. Un acte juridique qui ouvrira la voie à l'investiture du président de l'Assemblée nationale comme chef de l'Etat de transition. Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté ce lundi un texte reconnaissant l'accord cadre entre la Cédéao et les mutins. Le Conseil rejette toute déclaration d'indépendance par les rebelles, condamne l'enlèvement des diplomates algériens à Gao et reconnaît les efforts de la Cédéao pour explorer toutes les options visant à rétablir l'intégrité territoriale et l'unité du Mali.


Le capitaine Sanogo et Dioncounda Traoré, les hommes forts du Mali, discutent, s’accordent, se rencontrent sous l’égide du facilitateur burkinabè de la crise, Djibril Bassolé, pour débloquer la situation politique du Mali.
Le rôle futur de la junte
Au coeur des négociations, le futur rôle de la junte : les putschistes, qui seront amnistiés comme le stipule l’accord signé la semaine passée, veulent garder la main, le pouvoir de décision sur les questions de sécurité du Mali, notamment pour gérer la crise du Nord. Poste clé dans un ministère, on parle de l’Intérieur ou de la Défense, contrôle de l’état-major, les auteurs du coup d’Etat auront leur place dans les futures institutions.
Les plus grands partis politiques du pays sont également entrés dans les discussions. Tous ont proposé un des leurs pour prendre le poste clé de Premier ministre. Si des noms circulent, aucun ne fait pour le moment consensus.
En parallèle, la Cour constitutionnelle devrait officialiser très rapidement la vacance du pouvoir d’ATT. Les sages du Conseil constitutionnel se réuniront alors dans la foulée pour nommer Dioncounda Traoré chef de l’Etat par intérim du Mali.
Combien de temps devra durer la transition ? Cette question est diversement appréciée par les leaders politiques du pays.
Soumaïla Cissé
Président de l'URD (Union pour la République et la démocratie)
« Les défis que nous avons nécessitent des actions urgentes »
Oumar Mariko
Vice-président de l'Assemblée malienne
« Nous ne pouvons pas envisager une transition en dessous de 14 mois »
Ibrahim Boubacar Keïta
Président du RPM (Rassemblement pour le Mali)
« La transition durera le temps qu'il faudra pour que notre pays soit sur les rails »
Depuis Niamey, l'appel du colonel Gamou à la reconquête du Nord du Mali
C’est devant plusieurs centaines de ressortissants maliens, résidents ou de passage à Niamey, que les élus de la région Nord du Mali en exil se sont exprimés. Pour la première fois depuis son arrivée en terre nigérienne, le colonel Gamou rompt le silence, à travers cet appel de Niamey, pour la reconquête du nord de son pays :
« Aujourd’hui, je lance un appel solennel à tous les Maliens ! A tous les Nordistes en particulier, de se donner la main, d’avoir le courage, d’avoir le moral, pour reconstruire en cœur le Mali et le Nord ! »
Cette partition du Mali était prévisible, comme l'exprime  le député Assarid Ag Imbarkaouane : « Récemment, moi je l’ai expliqué, sur tous les cieux ! Et j’ai dit, il y a de cela un an, que la démocratie malienne est en danger, qu’il y aura la partition du Mali, si on n’y fait pas attention ! Et qu’il y a un danger qui menace le Mali, qui menace tous les pays de la bande sahélo-saharienne ».

Dans la salle de réunion du consulat du Mali à Niamey, l’émotion était à son comble, lorsque le maire de Gao, Sadou Harouna Diallo a décrit la terreur qui s’est abattue sur sa ville : « On ne vole pas son peuple ! Quand on veut faire une République on ne pille pas ! On ne détruit pas ce qui est fait depuis cinquante-deux ans ! Dans les trois régions du Mali, on est revenu à cinquante-deux ans en arrière ! Celui qui veut un peuple, le fait avec des hommes et des femmes ! ne les viole pas ! »


RFI
 
 
 



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