Rien qu’en quatre jours, du 1er au 4 avril, l’hôpital Gabriel-Touré a réceptionné 102 personnes décédées à leur arrivée dans l’établissement. Des personnes âgées de plus de 60 ans ayant des maladies chroniques pour la plupart. À titre de comparaison, pour tout le mois d’avril 2023, il y a eu 130 morts. Le pays bat des records mondiaux de chaleur pour un mois d'avril : à Kaye, à l'extrême ouest du pays, il a fait 48, 5 degrés jeudi 04 avril.
Propriétaire d’une entreprise de pompes funèbres, Ladji Dibatéré est, avec ses équipes, en première ligne pour observer ce phénomène. « On a pu observer une augmentation des décès et les morgues sont beaucoup plus remplies, témoigne-t-il. Ca nous arrive parfois de faire le tour de plusieurs morgues et de ne pas pouvoir y mettre nos défunts et donc de devoir conserver à la maison et de procéder à l'inhumation dès 8h le lendemain matin. Malheureusement, les coupures d'électricité n'aident pas. Il y a de grands groupes électrogènes qui sont souvent en panne. »
À Bamako en effet, la plupart des morgues ne disposent pas de groupes électrogènes pour conserver les corps des défunts en cas de coupure de courant. Lors du décès de son oncle, Mohamed a dû faire le tour des structures de santé pour trouver une place, le temps pour ses proches d’organiser les funérailles.
« Au quartier Sans fil, il y avait un endroit mais le système de froid ne marchait pas. C’est un ami qui a négocié un espace pour nous dans une mosquée où ils ont une chambre bien climatisée, c’est là-bas qu’on a gardé [le corps]. Même là avec ça, il fait tellement chaud que le matin, quand on est allé chercher le corps, la décomposition avait déjà commencé... » Les hôpitaux sont aussi en rade d'électricité Le professionnel du rite funéraire Ladji Dibatéré poursuit : « Il y a carrément des hôpitaux dans lesquels, quand je rentre, je suis obligé d'avoir les deux mains sur le nez. J'ai l'impression que les gens ne se sont pas rendus compte de l'importance d'avoir une morgue digne, qu'on puisse conserver nos défunts, les respecter, qu'ils puissent reposer en paix et en dignité. On ne peut pas laisser les défunts "pourrir" comme ça. »
Une situation traumatisante pour les familles qui risque de durer, regrette le docteur Boubacar Niaré, secrétaire général adjoint du syndicat des médecins, qui déplore également un manque de personnel pour traiter l’afflux de décès.
« Nous avons des craintes car d'abord, il n’est pas évident que le problème d’électricité soit réglé tout de suite. Ensuite, quand on parle de recrutement, est-ce que l’État va avoir les moyens d’améliorer tout de suite les structures de santé pour recevoir ces cas qui amènent à des situations compliquées ? »
L’hôpital souffre donc aussi de l’absence d’électricité. Les urgences bien sûr, ainsi que les services de maternité et de chirurgie ont besoin d’un approvisionnement constant pour éviter les pertes en vie humaines. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui dans la plupart des hôpitaux du Mali.
Propriétaire d’une entreprise de pompes funèbres, Ladji Dibatéré est, avec ses équipes, en première ligne pour observer ce phénomène. « On a pu observer une augmentation des décès et les morgues sont beaucoup plus remplies, témoigne-t-il. Ca nous arrive parfois de faire le tour de plusieurs morgues et de ne pas pouvoir y mettre nos défunts et donc de devoir conserver à la maison et de procéder à l'inhumation dès 8h le lendemain matin. Malheureusement, les coupures d'électricité n'aident pas. Il y a de grands groupes électrogènes qui sont souvent en panne. »
À Bamako en effet, la plupart des morgues ne disposent pas de groupes électrogènes pour conserver les corps des défunts en cas de coupure de courant. Lors du décès de son oncle, Mohamed a dû faire le tour des structures de santé pour trouver une place, le temps pour ses proches d’organiser les funérailles.
« Au quartier Sans fil, il y avait un endroit mais le système de froid ne marchait pas. C’est un ami qui a négocié un espace pour nous dans une mosquée où ils ont une chambre bien climatisée, c’est là-bas qu’on a gardé [le corps]. Même là avec ça, il fait tellement chaud que le matin, quand on est allé chercher le corps, la décomposition avait déjà commencé... » Les hôpitaux sont aussi en rade d'électricité Le professionnel du rite funéraire Ladji Dibatéré poursuit : « Il y a carrément des hôpitaux dans lesquels, quand je rentre, je suis obligé d'avoir les deux mains sur le nez. J'ai l'impression que les gens ne se sont pas rendus compte de l'importance d'avoir une morgue digne, qu'on puisse conserver nos défunts, les respecter, qu'ils puissent reposer en paix et en dignité. On ne peut pas laisser les défunts "pourrir" comme ça. »
Une situation traumatisante pour les familles qui risque de durer, regrette le docteur Boubacar Niaré, secrétaire général adjoint du syndicat des médecins, qui déplore également un manque de personnel pour traiter l’afflux de décès.
« Nous avons des craintes car d'abord, il n’est pas évident que le problème d’électricité soit réglé tout de suite. Ensuite, quand on parle de recrutement, est-ce que l’État va avoir les moyens d’améliorer tout de suite les structures de santé pour recevoir ces cas qui amènent à des situations compliquées ? »
L’hôpital souffre donc aussi de l’absence d’électricité. Les urgences bien sûr, ainsi que les services de maternité et de chirurgie ont besoin d’un approvisionnement constant pour éviter les pertes en vie humaines. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui dans la plupart des hôpitaux du Mali.