José Mourinho face aux clubs français, ce sont 17 matches, 12 victoires, 3 nuls et 2 petites défaites. Surtout, ces deux revers ont été sans conséquence pour le technicien portugais puisque, à chaque fois, son équipe a fini par se qualifier. En cinq confrontations à élimination directe, le "Special One" a toujours eu le dernier mot, que ce soit avec Porto, le Real ou Chelsea. A charge pour le PSG de vaincre la malédiction. Sinon, le huitième de finale 2015 pourrait bien prendre place dans ce classement...
1. Porto – Monaco 3-0 / Finale C1 2004
Pour les supporters de l'AS Monaco, José Mourinho réveille les mauvais souvenirs. Le Portugais est un oiseau de mauvais augure synonyme de douleur. Un briseur de rêve. La gloire éternelle, l'ASM l'a effleurée du bout des doigts lors d'une campagne phénoménale marquée par plusieurs exploits contre le Real Madrid en quarts et Chelsea en demi-finales. Mais le 26 mai 2004 sur la pelouse de Gelsenkirchen, le rêve se transforme en cauchemar.
Les hommes de Didier Deschamps ne font pas le poids contre un FC Porto tactiquement irrésistible et offensivement remarquable. Ils sont balayés 3-0, un score sans appel. La victoire portugaise des Dragons en C1 porte la signature du Lusitanien, jeune entraîneur qui se révèle définitivement aux yeux de l'Europe. Le 26 mai 2004, José Mourinho est devenu le "Special One".
Le PSG y a cru longtemps, jusqu'à cette maudite 87e minute et ce but sur le fil de Demba Ba (2-0). Les Parisiens ont caressé la douce illusion d'une qualification pour les demi-finales de la Ligue des champions, notamment après leur succès à l'aller face aux Londoniens (3-1). C'était sans compter sur le flair et la malice de Mourinho. Le Portugais lance l'attaquant sénégalais dans la bataille à la 67e minute, tout le monde connait la suite. Demba Ba crucifie Paris, José Mourinho sort de son banc comme une balle et gratifie Stamford Bridge d'une course effrénée pour fêter le but de la victoire avec ses joueurs. Tout un spectacle. Le Portugais avait pourtant prévenu la veille du match : "Nous allons nous qualifier, nous allons gagner 2-0. Le match sera serré." Un prophète.
Ses dernières années, l'OL était un peu devenu la bête noire du Real Madrid. En 2010, en huitièmes de finale, la bande à Lloris venait même de priver les Madrilènes d'une potentielle finale à Bernabeu. Mais l'année suivante, l'arrivée de José Mourinho change tout. Les retrouvailles, au même stade de la compétition, marquent un tournant. Après avoir tenu le choc à Gerland (1-1), les hommes de Claude Puel s'effondrent à Madrid (3-0) et paraissaient à des années-lumière du Lyon capable de renverser par le passé les Galactiques.
Mais la Maison Blanche version Mourinho est faite d'un tout autre ciment. Marcelo (37e), Benzema (66e) et Di Maria (76e) sont venus le rappeler à la charnière Cris -Lovren. Cette fois, les Gones n'ont pas fait de miracle. Mourinho, lui, envoie le Real en quarts pour la première fois depuis six ans. Seul le Barça, futur vainqueur de la compétition, l'arrêtera en demi-finale.
Avant de croiser la route de Monaco en finale de la Ligue des champions 2004, le FC Porto de José Mourinho avait défié un autre club français durant son périple européen, l'Olympique Lyonnais, en quart de finale. Comme l'ASM, l'OL mord la poussière, la faute à un match aller où les Gones craquent dans les moments décisifs (2-0). Le retour est plus accroché (2-2) mais la finalité reste identique : le FC Porto est trop fort tactiquement et trop solide dans tous les secteurs pour être inquiété. Tous les clubs européens, cette année-là, se cassent les dents face à cette équipe que personne n'attendait à ce niveau physique et mental.
Le 18 octobre 2011, les deux équipes se retrouvent pour la neuvième fois en six ans. Mais, avec Mourinho à sa tête, le Real Madrid confirme qu'il a définitivement enterré son complexe lyonnais. A Bernabeu, privés deGonalons et Lisandro Lopez, les Rhodaniens n'existent pas. "Dès la première minute, j'ai senti qu'on allait gagner ce match", confiera José Mourinho à l'issue du match. Lloris est mitraillé d'entrée et finit par s'incliner face à l'ancien de la maison Karim Benzema (19e). Mais le pire est à venir.
Le coup d'envoi de la seconde période est donné depuis seulement deux minutes quand Sami Khedira enfonce le clou (47e). Dans la foulée, Lloris repousse une frappe d'Özil dans son propre but (55e) puis Sergio Ramos conclut la démonstration madrilène (4-0). L'Olympique lyonnais, lui, repart de Madrid avec la plus lourde défaite de son histoire en Ligue des champions.
14 septembre 2004 : le jour où Didier Drogba s'est payé le Parc des Princes. Tout fraichement transféré à Chelsea après une saison exceptionnelle à Marseille, l'attaquant ivoirien ne loupe pas l'occasion de briller face au PSG. Le numéro 11 des Blues, étincelant, marque un doublé lors de l'écrasante victoire des Londoniens à Paris (0-3) et ne résiste pas à la tentation de chambrer le public du club de la capitale en hurlant "Allez l'OM ! Allez l'OM !" après ses deux buts. Une provocation qui avait marqué les esprits. Pour son premier match européen à la tête des Blues, José Mourinho ne pouvait pas rêver mieux.
Lors de sa première victoire en Ligue des champions durant la campagne 2003-2004, José Mourinho avait balayé Monaco en finale, Lyon en quart et l'OM en phase de groupe. La preuve que José Mourinho aimait déjà les clubs tricolores à l'époque. En retard après deux journées de C1, les Portugais s'étaient relancés contre Marseille en décrochant deux succès assez faciles (3-2 et 1-0). Supérieur dans tous les compartiments du jeu, Porto avait piégé les joueurs d'Alain Perrin en contre grâce à des buts de Maniche, Derlei et Alenitchev au Vélodrome (3-2) avant de remettre ça une semaine plus tard au Portugal (1-0). Un déclic pour Porto et pour José Mourinho qui allaient devenir, quelques mois plus tard, les rois de l'Europe.
La première confrontation avec un club français. Et déjà un succès pour celui qui n'était pas encore le "Special One". Reversé de la Ligue des champions, Lens tombe sur le FC Porto au troisième tour de la Coupe de l'UEFA. A l'Estadio das Antas, le 28 novembre 2002, les Sang et Or vivent une soirée difficile et Guillaume Warmuz va chercher trois fois le ballon au fond de ses filets (Helder Postiga 36e, Derlei 45e, Jankauskas 87e).
Quinze jours plus tard, le RCL prend sa revanche à Bollaert grâce à Rigobert Song (1-0) pour ce qui restera la seule victoire d'un club français face à Mourinho jusqu'à celle du PSG l'année dernière (3-1 en quart de finale aller de la Ligue des champions). Mais le club nordiste est éliminé. Et Mourinho faisait déjà du Mourinho. "J’en garde un souvenir désagréable,se souvient pour nous Joël Müller, l'entraîneur lensois de l'époque. En conférence d’avant-match, il avait soutenu qui nous avions déclaré que ce match allait être facile pour nous. Ce n’est ni mon style, ni celui de Lens".
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S'il avait fait le show lors de la venue du Real à Auxerre en septembre 2010 (victoire 1-0 des Madrilènes) en déclarant qu'il était "ravi de venir chez Monsieur Guy Roux" à l'Abbé-Deschamps, José Mourinho n'avait pas fait de manière à Santiago Bernabeu un mois et demi plus tard. Grâce à un triplé de Benzema et un but de Cristiano Ronaldo, le Real Madrid s'était amusé en étrillant l'AJA (4-0). Le coach portugais avait même profité de la rencontre pour lancer quelques jeunes joueurs du centre de formation espagnol (Adan, Mateos, Morata, Sarabia). Une promenade de santé pour un Real déjà qualifié pour les huitièmes de finale avant de retrouver les Auxerrois. Sans pitié.
Le 2 novembre 2011, l'OL n'a pas digéré la claque reçue deux semaines plus tôt à Bernabeu (4-0, voir ailleurs). On espérait une réaction d'orgueil. Il n'en fut rien. A Gerland, les Gones subissent à nouveau la loi de Mourinho… et de Cristiano Ronaldo. Auteur d'un doublé, le Portugais signe ses 99e et 100e buts sous le maillot du Real Madrid. Et Lyon subit sa première défaite à domicile depuis trois ans en phase de poules de la Ligue des champions.
Mais les Merengue étaient tout simplement injouables. "La Logique du rapport de force a été respectée", ne peut d'ailleurs que constater Rémi Garde. Le Real file en huitièmes de finale. Lyon, lui, est au pied du mur. Groggy, il coince encore face à l'Ajax (0-0). Il faut un "exploit" de Bafétimbi Gomis, auteur d'un quadruplé chez le Dynamo Zagreb (1-7), pour intégrer in extremis le Top 16 pour la neuvième année consécutive.