Croissance en berne, chômage qui ne baisse pas et balance commerciale dans le rouge, l'économie tunisienne est en souffrance avant une élection présidentielle organisée dans un contexte tendu.
La dette tunisienne est colossale - environ 80% du PIB. C'est difficilement soutenable surtout pour un pays qui est très dépendant de l'extérieur. Tunis peine à régler ses importations, ce qui provoque une paralysie de sa production et des pénuries à répétition de blé, riz, farine par exemple.
Le pays s'appuie essentiellement sur les prêts et les plans de sauvetage. « C’est une économie de prédation, une économie de rente, une économie sans production qui vit sur les financements extérieurs. Cette économie-là ne peut plus survivre aux changements internationaux », explique Majid Bouden avocat de nationalité française et tunisienne.
Jeunesse désabusée
Une économie à l'arrêt qui a poussé des milliers de tunisiens à manifester notamment pour dénoncer le jeu trouble du président Kaïs Saïed. D'un côté, il répète refuser de se soumettre aux « diktats étrangers ». D'un autre son gouvernement construit le budget de l'État chaque année en fonction des aides et des prêts venus de l'étranger - Arabie Saoudite, Union européenne par exemple - et des institutions financières internationales.
Au final, le plan de 1,9 milliard de dollars négocié avec le Fonds monétaire international (FMI) est gelé. La population inquiète pour l'avenir économique du pays. Un des signaux, c'est cette jeunesse tunisienne qui cherche à partir à l'étranger. Sept jeunes tunisiens sur dix souhaitent émigrer selon une enquête du réseau de recherche Arab Barometer publié en août. Et les raisons sont principalement économiques.
Le chômage des jeunes explose - près de 40% au premier trimestre de cette année. Aucune amélioration n'est constatée ou attendue à court ou moyen terme. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), près de 18 000 Tunisiens sont arrivés en Europe l'année dernière.
Des start-ups innovantes et performantes
S'il y avait un motif d'espoir, il pourrait justement venir de la jeunesse. Des jeunes à la tête de start-ups innovantes, dans l'intelligence artificielle entre autres. Et qui s'invitent dans les marchés mondiaux. La Tunisie est le pays africain qui a le plus investi en France pour 2023 avec dix-neuf projets et 361 emplois créés. Un entreprenariat qui pourrait s'imposer dans une économie nationale cadenassée par le pouvoir selon Majid Bouden : « Les jeunes font leur travail depuis la Tunisie mais ont leurs revenus à l’extérieur. Ils rapatrient cet argent en Tunisie. Ce modèle-là, à un moment donné, va être plus fort que le carcan qu’instaure la gouvernance tunisienne ».
Les recettes en devises générées par les Tunisiens résidant à l’étranger permettraient d’engranger plus de 10 milliards de dinars cette année. En augmentation constante depuis 2011. Ces Tunisiens expatriés n'envoient pas plus d'argent au pays, ils sont simplement plus nombreux à être partis, près d'un demi million en 13 ans.
La dette tunisienne est colossale - environ 80% du PIB. C'est difficilement soutenable surtout pour un pays qui est très dépendant de l'extérieur. Tunis peine à régler ses importations, ce qui provoque une paralysie de sa production et des pénuries à répétition de blé, riz, farine par exemple.
Le pays s'appuie essentiellement sur les prêts et les plans de sauvetage. « C’est une économie de prédation, une économie de rente, une économie sans production qui vit sur les financements extérieurs. Cette économie-là ne peut plus survivre aux changements internationaux », explique Majid Bouden avocat de nationalité française et tunisienne.
Jeunesse désabusée
Une économie à l'arrêt qui a poussé des milliers de tunisiens à manifester notamment pour dénoncer le jeu trouble du président Kaïs Saïed. D'un côté, il répète refuser de se soumettre aux « diktats étrangers ». D'un autre son gouvernement construit le budget de l'État chaque année en fonction des aides et des prêts venus de l'étranger - Arabie Saoudite, Union européenne par exemple - et des institutions financières internationales.
Au final, le plan de 1,9 milliard de dollars négocié avec le Fonds monétaire international (FMI) est gelé. La population inquiète pour l'avenir économique du pays. Un des signaux, c'est cette jeunesse tunisienne qui cherche à partir à l'étranger. Sept jeunes tunisiens sur dix souhaitent émigrer selon une enquête du réseau de recherche Arab Barometer publié en août. Et les raisons sont principalement économiques.
Le chômage des jeunes explose - près de 40% au premier trimestre de cette année. Aucune amélioration n'est constatée ou attendue à court ou moyen terme. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), près de 18 000 Tunisiens sont arrivés en Europe l'année dernière.
Des start-ups innovantes et performantes
S'il y avait un motif d'espoir, il pourrait justement venir de la jeunesse. Des jeunes à la tête de start-ups innovantes, dans l'intelligence artificielle entre autres. Et qui s'invitent dans les marchés mondiaux. La Tunisie est le pays africain qui a le plus investi en France pour 2023 avec dix-neuf projets et 361 emplois créés. Un entreprenariat qui pourrait s'imposer dans une économie nationale cadenassée par le pouvoir selon Majid Bouden : « Les jeunes font leur travail depuis la Tunisie mais ont leurs revenus à l’extérieur. Ils rapatrient cet argent en Tunisie. Ce modèle-là, à un moment donné, va être plus fort que le carcan qu’instaure la gouvernance tunisienne ».
Les recettes en devises générées par les Tunisiens résidant à l’étranger permettraient d’engranger plus de 10 milliards de dinars cette année. En augmentation constante depuis 2011. Ces Tunisiens expatriés n'envoient pas plus d'argent au pays, ils sont simplement plus nombreux à être partis, près d'un demi million en 13 ans.