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Avec EDF, Paris va aider Rome à relancer son programme nucléair

La France et ses industriels, EDF en tête, vont aider l'Italie à relancer la production d'énergie d'origine nucléaire aux termes d'un accord cadre signé mardi par les dirigeants des deux pays.



Artisan de la relance de ce programme, le président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, a estimé que cet accord permettrait à son pays, qui dépend des importations pour 80% de ses besoins énergétiques, de "gagner plusieurs années" sur le plan de l'expertise technologique.

Le président Nicolas Sarkozy a souligné pour sa part que l'Europe n'avait d'autre choix que de développer l'énergie nucléaire pour respecter ses objectifs en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, le programme d'énergies renouvelables, une autre priorité, ne pouvant selon lui suffire.

Première illustration de cet accord cadre, les deux électriciens nationaux, EDF et Enel, ont signé un protocole d'accord sur le lancement d'une étude de faisabilité pour la construction de quatre centrales nucléaires de nouvelle génération (EPR) en Italie.

Les deux groupes sont également tombés d'accord pour étendre la participation d'Enel au programme nucléaire EPR d'EDF en France, à commencer par le réacteur de Penly (Seine-Maritime), dont Nicolas Sarkozy vient de lancer le projet.

EDF et Enel soulignent qu'ils ont pour objectif une première centrale EPR italienne opérationnelle à l'horizon 2020.

La coentreprise chargée de l'étude de faisabilité sera détenue à parité par les deux groupes mais Enel sera majoritaire (à 60%) dans l'opérateur des centrales italiennes, dont le tour de table pourra être ouvert à d'autres partenaires.

Enel détient déjà 12,5% du premier réacteur EPR mis en chantier par EDF en France, à Flamanville (Manche), et a des options pour prendre des participations similaires dans quatre autres réacteurs.

PAX ELECTRICA

L'accord de coopération signé au niveau des Etats couvre l'ensemble de la filière nucléaire, y compris le traitement des déchets, la sécurité, le démantèlement des installations existantes et la recherche et développement.

La collaboration entre EDF et Enel a démarré après le sommet de Nice, fin 2007, qui avait scellé entre la France et l'Italie une "Pax electrica" mettant fin aux contentieux dans ce secteur entre les deux pays.

Rome, qui avait particulièrement mal vécu que la France s'oppose aux visées d'Enel sur Suez en poussant celui-ci dans les bras de GDF, avait alors obtenu des engagements sur la participation de son champion national au programme nucléaire français.

En retour, Enel s'était engagé à proposer à son partenaire français de participer, dans les mêmes conditions, à des projets EPR susceptibles d'être engagés en Italie ou ailleurs en Europe.

La signature des nouveaux accords intervient au moment où Silvio Berlusconi a décidé de relancer le programme nucléaire italien, interrompu depuis un référendum qui avait suivi la catastrophe de la centrale ukrainienne de Tchernobyl en 1986.

Alors que l'Italie procède depuis le début des années 2000 au démantèlement de ses anciennes installations, un processus qui ne devrait pas s'achever avant 2024, un projet de loi sur la relance de cette source d'énergie a été voté à l'Assemblée nationale et devrait l'être le mois prochain au Sénat.

Outre l'accord sur le nucléaire, Français et Italiens ont réaffirmé leur volonté de voir aboutir le projet de liaison ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin et de financer la construction d'une galerie de sécurité dans le tunnel de Fréjus, un projet décidé après un accident mortel de camions en 2005.

Nicolas Sarkozy a indiqué que les appels d'offres devraient être lancés dans les six semaines à venir.

source : Reuters

Reuters

Mardi 24 Février 2009 - 14:43


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