Le projet de loi interdisant l’interruption volontaire de grossesse suscite une levée de bouclier sans précédent en Espagne, rapporte notre correspondant à Madrid, François Musseau. Le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy se propose d’annuler la loi de 2010 autorisant l'avortement jusqu'à 14 semaines sans justification, et jusqu'à 22 semaines en cas de malformation du fœtus ou de grave danger pour la femme. Pour les associations de défense des droits des femmes, ce projet de loi est agression faite aux femmes.
Débat sur l’avortement: question de santé publique contre combat idéologique
Olga Sancho fait partie du collectif « Décider nous rend libres » et travaille pour la clinique Dator, premier centre privé autorisé à pratiquer des avortements en Espagne. Pour elle, ce projet de loi est rétrograde et machiste : « Socialement, c’est une façon de nous voir comme des citoyennes de deuxième catégorie. Ils nous considèrent nous, les femmes, incapables de prendre des décisions responsables. Ils nous considèrent incapables de prendre des décisions concernant notre santé, et sur quelque chose d’aussi intime et qui affectera toute notre vie et celle de notre entourage, à savoir la maternité ».
Olga est médecin, mais dans le collectif toutes pensent comme elle qu’elles soient infirmières, professeurs, catholiques, étudiantes, intellectuelles ou artistes… Toutes estiment que l’interdiction d’avorter suppose un retour en arrière de plusieurs décennies.
Comme des dizaines de milliers d’autres, Olga se manifestera autant de fois qu’il le faudra pour stopper ce projet de loi. En Espagne, la plupart des féministes sont convaincues qu’elles y parviendront.
► «Le train de la liberté » est en route pour Madrid où il arrivera pour le rassemblement prévu à partir de la mi-journée
► des manifestations de soutien sont également prévues dans plusieurs capitales européennes comme Paris et Londres.
Source : Rfi.fr