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Bangui: premiers retours dans les quartiers dévastés par les violences

En Centrafrique, la capitale Bangui reprend progressivement ses couleurs d’avant la crise. Le nombre de déplacés est en baisse. Certains sont déjà revenus dans leurs quartiers, d’autres ont l’intention de suivre. Y compris ceux qui viennent du 3e arrondissement, l’une des parties de la ville les plus malmenées depuis le mois de décembre 2013 par les hommes armés. L’équipe de RFI a suivi ces déplacés sur le chemin du retour. Des hommes et des femmes qui, la plupart du temps, retrouvent leurs habitations détruites et vidées de leurs biens, qui veulent malgré tout repartir de zéro. Et qui demandent à ce qu’on les aide à le faire.



Il reste encore quelques actes de pillage isolés. Cette femme est revenue pour veiller au peu qu'il lui reste, les tôles qui sont toujours sur le toit de la maison. RFI / Laurent Correau
Il reste encore quelques actes de pillage isolés. Cette femme est revenue pour veiller au peu qu'il lui reste, les tôles qui sont toujours sur le toit de la maison. RFI / Laurent Correau

Après des mois de violence, la machette peut être un signe d’espoir quand elle est utilisée pour dégager les portes, rouvrir les allées, faire revivre des quartiers. Dans le 3e arrondissement, l’un de ceux qui ont le plus subi de violences des groupes armés, l’association « Tournons la page » mobilise des déplacés pour nettoyer les quartiers et aider au retour.

« Ici l’herbe a trop poussé, explique Moussa Bardé, le président de l’association. On fait ce travail pour ouvrir la ruelle pour permettre aux forces de sécurité de bien sillonner le quartier pour garantir la sécurité à la population ».

Une machette peut même être un symbole de réconciliation quand chrétiens et musulmans travaillent ensemble à rendre le 3e arrondissement plus fréquentable. Mahamat est musulman, c’est l’un de ceux qui travaillent à couper les hautes herbes qui ont envahi le quartier : « Les chrétiens et les musulmans n’ont pas de problèmes entre eux. Nous pardonnons tout. Moi par exemple je travaille avec Guy ».

Guy est chrétien. Il répond à l’appel en riant et s’approche : « Chrétiens et musulmans on est là réunis, c’est une très bonne chose. On travaille pour permettre à ceux qui sont encore dans les sites de déplacés de regagner leurs maisons ».

Tous les problèmes sont évidemment loin d’être résolus, le principal étant sans doute que l’arrondissement est un grand champ de ruines. La plupart des maisons ont été saccagées et pillées. Les tôles qui étaient sur les toits ont été emportées. Les candidats au retour réclament donc de l’aide pour repartir à zéro, notamment des tentes et de la nourriture.



Rfi.fr

Mercredi 17 Septembre 2014 - 13:16


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