Bataille du second tour: Des alliances et des soucis pour Macky


Rédigé le Lundi 5 Mars 2012 à 10:37 | Lu 803 commentaire(s)


Le sujet est sur toutes les lèvres : comment Macky Sall récompensera-t-il toutes ces structures et autres partis politiques qui ont répondu positivement à son appel. Pourtant, ce n’est pas plus compliqué que cela. Le contexte dans lequel le candidat de la coalition Macky 2012 est arrivé au second tour et probablement au pouvoir, plaide en sa faveur, plus que Wade en 2000.


Dans la quête d’alliances solides pour le second tour, Macky Sall ne se ferme aucune porte dans l’opposition. Aussi bien chez les candidats déjà out qu’auprès d’autres leaders du M23. Au regard des exigences qui sous tendent ces recherches de partenariat, on peut se demander si le leader de Macky 2012 ne risque pas de devenir l’otage de ses « promesses » en cas de victoire devant Abdoulaye Wade.

Dans son entourage, certains proches soutiennent que les alliances qui se nouent ne sont en rien contraignantes. Par exemple, pour former un gouvernement, ce ne sont pas Moustapha Niasse - faiseur de roi en chef - Ousmane Tanor Dieng et Idrissa Seck qui seront demandeurs de postes ministériels. Du moins pour eux-mêmes. Ainsi, le gouvernement de 25 membres au plus que dessine déjà Macky Sall pourrait ne pas être encombré de « chefs de guerre » pour rappeler une armée mexicaine.

Même pour la Primature, ni Niasse, ni Idrissa Seck qui ont tous été à cette station du neuvième étage du Building administratif ne devraient pas avoir d’ambition à nourrir dans ce sens. Peut-être Ousmane Tanor Dieng, que son long parcours politique sous Diouf n’a jamais porté à ce niveau.

Les négociations se feront sans doute autour d’autres honneurs et privilèges. Reste à savoir ce qui sera déterminant, entre le poids électoral et l’influence politique. Idrissa Seck, qui a tardé à annoncer sa position de soutien ou non à Macky Sall, pèse sans doute plus que ce que lui ont donné les urnes le 26 février. Ses 7,86 % de suffrages semblent plus relever d’une campagne électorale mal ajustée que d’un commencement de fin, même si depuis la présidentielle de 2007, en passant par les locales de 2009, Reewmi n’est plus aussi massif que naguère.

Moustapha Niasse, avec ses 13,20 %, se retrouve dans la même position qu’en 2000, pour décider du sort du futur président. Il pesait alors 17 %, mais ses suffrages d’aujourd’hui ne pèsent pas moins lourd pour faire pencher une balance. Lui comme idrissa Seck n’exigent rien de Macky Sall, mais attendent bien un retour d’échelle. D’autant qu’il a au moins fini par régler ses rivalités avec Ousmane Tanor Dieng (11,30 %) d’une tête. Alors, quoi négocier. « Il n’y a pas que des postes de ministre à offrir aux partenaires. Il faut se souvenir qu’un Etat, c’est un ensemble de services qui se valent. Il y a des milliers de Sénégalais qui préfèrent un poste d’ambassadeur à un portefeuille ministériel », souligne un membre de l’état major de Macky Sall.

Dans ce sens, les autres souteneurs ne sont pas quantité et qualité négligeables. Ibrahima Fall (1,85 %) a eu un score honorable dans certains pays d’Europe comme en France où il surclasse Ousmane Tanor Dieng et Idrissa Seck (10,09 % pour Fall, 6,67 % pour Dieng et 4,28 % pour Seck). Idem pour Cheikh Bamba Dièye qui, malgré son combat concentré autour la place de l’Indépendance, a obtenu 1,93 %. Mieux qu’en 2007, quand il avait battu régulièrement campagne et obtenu 0,57 %. Le candidat de la Coalition « Gadio président » sera aussi à l’affût même s’il fait partie des derniers candidats « malheureux » à déclarer son soutien en faveur de Macky Sall. Alioune Tine et les alliés du M23 comme Youssou Ndour de « Fekke maci boolé » attendent aussi dans l’anti-chambre. Rien n’est encore joué, mais autant que la campagne pour le second tour, Macky Sall a d’autres soucis dont Wade qui travaille pour la continuité, se trouve bien allégé.
Dépêche



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