L'interpellation de Patrice Talon n'aura duré que quelques heures. Le temps pour la cour d'appel de Paris de placer l'homme d'affaires sous contrôle judiciaire, assorti d'une caution de 300 000 euros, soit 18 millions de francs CFA environ.
L'avocat général de la cour d'appel, autrement dit l'équivalent du procureur, avait requis son placement en détention le temps que la juridiction se prononce sur son extradition. Mais la cour n'a pas retenu cette mesure, se contentant de saisir le passeport de Patrice Talon.
Pour ses avocats, Patrice Talon est victime de persécution, d'une machination politique. Me William Bourdon considère que « le Bénin est incapable de fournir des pièces de procédure », et que cette dernière « va tomber toute seule ».
« Il y a toute une série d'éléments qui suggèrent nettement que cette thèse d'un empoisonnement dans un hôtel bruxellois est une farce, ajoute-t-il. Donc, je suis globalement confiant sur l'issue de la procédure. »
Me Bourdon estime par ailleurs que l'intégrité physique de son client serait menacé en cas d'extradition. « Faux », rétorque sur RFI le procureur béninois Justin Gbenameto, qui rappelle que la justice béninoise s'illustre par son respect des procédures et des droits de l'homme.
« Nous avons déjà donné la garantie aux autorités françaises que les lois béninoises sont respectueuses des droits humains, justifie-t-il. Le Bénin fait partie des payus où les libertés sont les plus respectée au monde, et nous avons une justice sûre. »
Depuis octobre, Patrice Talon est accusé d'avoir monté un complot pour empoisonner les médicaments du président béninois, avec la complicité d'une nièce du président et de son médecin personnel, tous les deux inculpés au Bénin.
La justice française devrait se prononcer dans les deux mois sur l'extradition de Patrice Talon. Elle a donné deux semaines aux juges béninois pour lui fournir les pièces de procédure.
Source : Rfi.fr