Bennoo Siggil Senegaal : à situation exceptionnelle, réponse exceptionnelle



Au moment où la coalition Bennoo Siggil Senegaal (BSS) est appelée à se réunir afin de décider de la question cruciale de la candidature unique, il nous paraît utile d’interpeller ses responsables.
Il y a un moment où il faut trancher entre ceux qui veulent reculer la question et ceux qui demandent à l’avancer.

Face aux flots d’incertitude et aux menaces de toutes sortes qui pèsent en effet sur l’avenir de notre Nation, il devient impérieux de se rassembler pour sauver notre pays.
Ce Sénégal, jadis vitrine de la démocratie en Afrique, se fissure aujourd’hui de partout. Il flotte sans cap, sans repère et sans valeurs.

Plus de dix ans après l’alternance politique, le pouvoir libéral a échoué car incapable de proposer des solutions efficaces aux difficultés quotidiennes de nos concitoyens ( les délestages intempestifs, les pénuries de gaz, la vie dans les inondations …) et de dégager surtout une vision globale, sérieuse et cohérente pour le futur du pays.

Dans ce contexte politique, économique et social inquiétant, la responsabilité historique qui pèse sur vos épaules et vos consciences, chers leaders, vous exige de ne pas décevoir l’Espoir que des milliers de Sénégalais ( des femmes, des hommes, des jeunes, des paysans, des ouvriers, des émigrés, des intellectuels…) mettent en vous pour redresser le pays.

L’accomplissement de cette ambition politique nécessite forcément de votre part un esprit de dépassement, un élan de générosité et un sursaut d’audace.
Nous louons votre volonté, votre courage et votre persévérance pour avoir déjà mis en application l’idée de Henry FORD : « se réunir est un début, rester ensemble est un progrès, travailler ensemble est la réussite »

Le succès des élections locales de 2009 est le bel exemple de cette stratégie du « rester ensemble »
C’est le signe que le temps a effacé les rancoeurs, gommé les rugosités et calmé les emporte ments , si tant il est vrai que tout cela ait pu exister.

La construction de « la maison commune » a été certes difficile. Mais les fondations de l’arc d’alliance sont aujourd’hui là et elles sont portées encore avec fierté par d’innombrables sénégalais qui avaient pourtant beaucoup de doutes et peu de certitude sur la durée de vie d’une telle coalition.

Enfin l’espoir renaît dans l’opposition, dans le peuple!
Nul n’a plus le droit de déchirer le contrat de confiance, de compromettre l’alternance à l’alternance par des rivalités d’égo ou par une attitude désinvolte consistant à penser qu’une élection présidentielle, c’est un tour de piste et puis on s’en va.

La tâche à entreprendre ne sera pas facile pour personne, ce sera difficile pour beaucoup, impossible pour certains.
Mais pour gagner, il faut savoir ce que l’on veut, le dire et s’en donner les moyens. C’est la condition sine qua non du succès en 2012.

Est-il nécessaire de rappeler qu’en face, nous avons les partisans acharnés de l’électora- lisme ?
Pour faire des voix, tous les moyens sont bons. Le commerce des idées est secondaire car elles entravent l’action. La politique se vit chez eux en deux phases : conquérir le pouvoir et le conserver à tout prix. Même passé Président de la République, le chef du PDS ne change pas: il reste un opposant. C’est ce qui fait son talent, c’est ce qui marque ses limites.
Chers responsables, il vous appartient tous ensemble de projeter votre regard sur ce SENEGAL qui souffre en faisant abstraction de tout calcul stratégique ou tactique.
Nous croyons qu’iI est des moments où l’aventure même devient nécessité.

L’expérience de la dispersion de la gauche française le 21 avril 2002 doit nous ramener à la dure réalité : 5 candidats pour la gauche plurielle et 3 candidats trotskystes avaient abouti à l’élimination , au soir du premier tour de l’élection présidentielle, de Lionel Jospin.
Quand l’essentiel est en jeu, il importe de faire des choix tranchés et de réaffirmer ses principes. On devient alors audible. Et on ne grandit qu’en servant une ambition haute, celle-là même qui habite chacun d’entre vous, et nourrit votre légitime fierté d’être politique

Nous sommes persuadés comme des milliers de compatriotes qu’il faudrait un rassemble ment au-delà des clivages .Devant une situation exceptionnelle, seule s’impose une réponse exceptionnelle.

L’opposition ne peut plus continuer à exprimer ses préoccupations, identifier ses priorités, tracer son chemin et fixer le cap sur 2012 sans tendre la main aux mouvements citoyens, sans s’approprier les conclusions des Assises Nationales et sans internationaliser le combat. La participation de l’Union Européenne et des Etats-Unis à l’audit du fichier électoral est un premier pas très appréciable.
Actuellement, le peuple sénégalais a personnellement la conviction qu’il a là une chance à saisir. Il est de votre devoir d’incarner leurs espérances en choisissant parmi vous un leader consensuel, capable autour d’une équipe, de rétablir la confiance, de redresser l’économie et de repositionner le pays sur la scène internationale.

Le plus grand malheur qui pourrait arriver, serait que par intérêt ou par dégoût, par une sorte de remords et d’atermoiements aussi, d’avoir mal usé de la volonté d’union, de retomber fatalement dans les travers du passé (CPC, CPA)

Nous faisons confiance à votre patriotisme et votre sens de la responsabilité pour nous éviter le risque de faire basculer à l’aube du 21ème siècle une République longtemps démocratique vers une République dynastique.

« Mène nobiscum quoniam riesperascit », ce fut l’appel du patriarche invitant les membres de la famille à resserrer les rangs.
Les Sénégalais restent attentifs à votre démarche et espèrent qu’elle sera annonciatrice de lendemains heureux pour la porter avec détermination à l’intérieur et à l’extérieur du pays.


Mamadou DIALLO Avocat au Barreau de PARIS(représentan

Mercredi 20 Octobre 2010 12:31


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