Un minimum de détails a été donné par les autorités de Côte d’Ivoire sur les conditions et les raisons de ce voyage, si ce n’est que Blaise Compaoré s’est envolé hier après-midi pour le royaume chérifien. Un avion avait été spécialement affrété pour la circonstance, sans qu’il soit indiqué si l’affréteur est ivoirien, marocain ou bien privé. On ne sait pas non plus avec quelle pièce d’identité il a effectué son voyage puisque son passeport diplomatique, selon certains journalistes burkinabè, aurait été annulé.
La destination exacte est elle aussi tout à fait méconnue : Rabat peut-être, où l’ex-président avait effectué un séjour quelque temps avant l’insurrection qui a précipité sa chute. Ou bien Marrakech, une piste évoquée par certaines sources proches.
La présidence ivoirienne, très accaparée par des affaires intérieures et militaires, s’est contentée d’indiquer que le départ de Blaise Compaoré n’était pas définitif et que l’ex-chef d’Etat du Burkina Faso était amené à revenir.
Le Maroc, terre d'accueil des dignitaires africains
En tout, ce que l'on sait, c'est que Blaise Compaoré s'est rendu au Maroc à l’invitation du roi Mohammed VI. Le souverain marocain a adressé jeudi dernier un message de félicitations au président intérimaire Michel Kafando au lendemain de sa prestation de serment.
Ce n’est pas la première fois que le royaume chérifien accueille des dignitaires africains. Dans les années 1960, Mohamed Boudiaf s’était installé à Kenitra dans le nord de Rabat. Le cadre du FLN algérien séjourna au Maroc pendant près de 30 ans avant d’être rappelé en 1992 pour occuper la présidence de l’Algérie jusqu’à son assassinat six mois plus tard.
Le Maroc a aussi été la dernière demeure de Mobutu. En 1997, le « lion du Zaïre » est admis au Maroc pour des raisons humanitaires. Atteint d’un cancer généralisé, il s’est éteint une semaine plus tard. Sa tombe est toujours visible dans le cimetière chrétien de Rabat.
Enfin, en 2009, le Maroc accueillait pendant dix jours le président guinéen Moussa Dadis Camara. Il est alors hospitalisé dans la capitale marocaine après une tentative d’assassinat par balles pour ensuite trouver refuge au Burkina Faso. L’ex-homme fort de Guinée vit d’ailleurs encore aujourd’hui à Ouagadougou.
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