Lors de ces réunions de genre, les États-Unis sont plus habitués à donner des leçons qu’à en recevoir. Cette année toutefois, ils sont sur la sellette pour différentes raisons. Dans un communiqué, le G20 Finances leur demande « d’agir d’urgence pour régler leurs incertitudes budgétaires à court terme ». Entre la paralysie budgétaire et la menace d’un défaut de paiement de la première puissance économique mondiale, le monde financier s’inquiète.
Crainte d'un « déraillement de la reprise mondiale »
Autres source d’anxiété : la fin prochaine de la généreuse politique de stimulation de la réserve fédérale americaine qui injecte 80 milliards de dollars par mois dans l’économie du pays. Les investisseurs ont déjà retiré leurs capitaux des pays émergents, soudain privés d’un financement crucial. Depuis l’annonce de Ben Bernanke au printemps dernier, les pays africains doivent payer un intérêt plus élevé sur l’argent qu’ils empruntent.
Les banquiers centraux africains ont, dans un communiqué, mis en garde contre un « déraillement de la reprise mondiale », s’inquiétant de la fin des mesures de soutien monétaire non conventionnelles. Les États-Unis ont aussi été critiqués par le G20 pour n’avoir pas encore ratifié la réforme de la gouvernance du FMI qui devrait permettre aux pays émergents d’avoir une plus grande voix au chapitre.
Christine Rifflart sur RFI: «Le blocage aux Etats-Unis touche la planète entière»
Sur le premier point de critique, alors que la crise budgétaire entre dans sa 12e journée, la Maison Blanche et les républicains ne sont toujours pas parvenus à un accord. Mais il semble qu’il y ait de part et d’autre la volonté de trouver un compromis pour sortir de l’impasse. Modeste progrès : depuis 48 heures, les deux camps se parlent.
Entre jeudi et vendredi, Barack Obama a reçu des délégations de républicains des deux Chambres. Un bon nombre d’entre eux commence à s’inquiéter sérieusement de l’impact politique de la crise pour leur parti, jugé responsable du blocage par près de 60% de sondés Américains. Le président et John Boehner, le président de la Chambre des représentants, ont même parlé au téléphone ce vendredi.
Barack Obama continue de se montrer ferme
John Boehner offre de relever le plafond de la dette jusqu’au 22 novembre. Mais il ne veut pas rouvrir les services fédéraux sans avoir obtenu une réduction de certaines dépenses publiques. Les républicains du Sénat proposent de relever le plafond de la dette jusqu’au début de l’année prochaine, et de mettre fin au « shutdown » en échange de l’abolition de la taxe sur certains équipements médicaux.
Le plan du Sénat convient certes mieux au président Obama, mais dans les deux cas, les républicains mettent des conditions à leur vote en faveur de la dette et du budget. Or, le président continue de dire qu’il ne veut commencer à négocier que lorsque les élus auront approuvé sans condition préalable le relèvement du plafond de la dette et la réouverture complète des services fédéraux.