La barre des 20 000 rapatriements forcés a été dépassée en ce début d’année 2016. Depuis août dernier et à la suite d'attentats suicides dans l'Extrême-Nord du pays, le gouvernement camerounais renvoie des réfugiés nigérians ne vivant pas dans le camp de Minawao. Des sources à Yaoundé expliquent même que ces rafles sont journalières. Samedi encore, 205 personnes auraient été ramenées par camion vers la ville nigériane de Mubi.
Localement, les autorités se défendent de rapatrier de force les réfugiés nigérians. Mamoudu Umaru Sarki est le sous-préfet de Fotokol, où il estime que 4 000 réfugiés nigérians sont aujourd'hui présents. Il pointe du doigt la situation sécuritaire dans l'Etat de Borno, trop instable selon lui pour les rapatrier : « Les rapatriés pour nous, de notre côté, je crois que c’est assez abordable. Mais c’est du côté Nigeria qu’il y a encore des poches de Boko Haram. En attendant qu’on renforce cette sécurité, on a voulu un peu aménager leur situation, parce qu’il faut d’abord ça, avant de chercher à les ramener chez eux ».
Officieusement, ces rapatriements forcés s'expliquent par le poids économique des réfugiés et la crainte de complicités terroristes de certains d'entre eux. Fin novembre 2015, 64 000 réfugiés venus du Nigeria à l'Ouest et de Centrafrique à l'Est avaient été répertoriés dans la région.
Source : Rfi.fr
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