Brésil: quelles conséquences après le blocage du réseau social X par la Cour suprême?

Le Brésil a commencé à bloquer le réseau social X, anciennement Twitter, vendredi 30 août. La veille, le juge de la Cour suprême Alexandre de Moraes avait ordonné la suspension du réseau après le refus d'Elon Musk, son propriétaire, de respecter plusieurs décisions juridiques relatives à la désinformation. Le milliardaire dénonce une décision « dictatoriale ».



Le réseau anciennement connu sous le nom de Twitter n'est plus disponible sur plusieurs dispositifs au Brésil. Sur Downdetector, site qui enregistre les plaintes concernant les canaux numériques, un utilisateur a déclaré que le réseau social avait cessé de fonctionner d'abord sur son ordinateur, puis sur son téléphone portable, rapporte le quotidien Folha de São Paulo.

Depuis qu'il a racheté Twitter, le milliardaire n'a eu de cesse de s'ériger en défenseur de la liberté d'expression. Sous son règne, des utilisateurs bannis pour avoir tenu des propos racistes, misogynes, pour incitation à la haine ou propagation de fausses nouvelles ont pu faire leur retour sur X. Aux États-Unis, on pense à l'ex-président Donald Trump, dont Elon Musk  est un soutien revendiqué.

Sauf qu'au Brésil, c'est parfois la justice qui avait ordonné la suspension de ces comptes, notamment après la tentative de coup d'État de janvier 2023. Les partisans du président d'extrême droite Jair Bolsonaro  voulaient tenter d'inverser sa défaite à la présidentielle d'octobre 2022.


Dans le cadre de cette enquête, le propriétaire du réseau social fait l'objet d'une enquête pour entrave à la justice, organisation criminelle et incitation au crime. Une enquête qui découle d'une précédente, sur des « milices numériques », soupçonnées d'avoir utilisé de l'argent public pour orchestrer des campagnes de désinformation en faveur de Jair Bolsonaro et de ses proches.
 
Jusqu'à 8 000 euros d'amende par jour en cas de contournement de l'interdiction par les utilisateurs Plus d'un Brésilien sur 10 a un compte sur X, mais les internautes tentés de contourner l'interdiction, en utilisant un simulateur de réseau (VPN) par exemple, risquent jusqu'à 8 000 euros d'amende par jour. La suspension doit rester en vigueur jusqu'à ce que la plateforme obtempère, paie les amendes qui lui ont été infligées et nomme un représentant légal. Conséquence, le réseau social Bluesky connaît un afflux important de nouveaux utilisateurs venus du Brésil, même si aucun chiffre n'a été communiqué.

Le bras de fer est aussi financier, la justice brésilienne ayant ordonné le blocage des comptes bancaires au Brésil de Starlink, le service internet par satellite d'Elon Musk. Cela jusqu'au paiement des amendes de X.

Rfi

Samedi 31 Aout 2024 16:57


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