Ouagadougou-Abidjan ou Yamoussoukro, c'est comme en Europe l'axe Paris-Berlin. Pour la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso qui ont signé un traité d'amitié en 2008, l'intégration en Afrique de l'Ouest passe par ces deux Etats. D'où la signature en juillet 2008 d'un Traité d'amitié paraphé par les présidents Blaise Compaoré et Laurent Gbagbo à une époque non moins euphorique, celle de l'accord de paix de Ouagadougou. Le premier Conseil des ministres et le premier sommet entre les deux chefs d'Etat s'étaient déroulés en septembre 2009 dans la capitale politique ivoirienne. Ces deux réunions avaient élaboré divers projets d'intégration comme celui d'une autoroute entre Yamoussoukro et Ouagadougou (*). Il y a également la fourniture par la Côte d'Ivoire du courant électrique au Burkina grâce à l'interconnexion réalisée en 2001 entre les deux pays ou encore la réhabilitation du chemin de fer Ouagadougou-Abidjan pour augmenter la quantité du fret et la vitesse des trains. « Aujourd'hui notre premier problème, note Lassiné Diawara, président de Sitarail, la filiale du groupe Bolloré qui gère le chemin de fer entre les deux pays, c'est de réaliser le chemin de fer parce que les deux crises successives [2002 et 2010-2011] ont fortement entamé l'état de la voie. En dehors de cela, il est question de renforcer l'axe Abidjan-Ouaga et au-delà Dori-Tambao jusqu'à Niamey. C'est un projet de 80 milliards de F CFA(environ 122 millions d'euros ». Le Conseil des ministres conjoint commencé ce jeudi 17 novembre devrait s'achever ce vendredi par une rencontre des deux Premiers ministres puis celle des deux chefs d'Etat. Outre ces questions d'intégration économique, figure en bonne place le foncier rural. Un problème qui concerne des millions d'immigrés burkinabè confrontés ces dernières années au problème de terres agricoles en Côte d'Ivoire. Cette question a longtemps constitué une pomme de discorde entre le Burkina et les différents régimes ivoiriens de ces dernières années. Si bien que le conflit entre la rébellion du nord de la Côte d'Ivoire et la capitale est souvent apparu comme un conflit entre Ouagadougou et Abidjan. Les deux capitales ont été au bord de la rupture au début de la rébellion et pendant la période postélectorale. Aujourd'hui avec l'arrivée au pouvoir d'Alassane Ouattara jugé proche de Blaise Compaoré, chacune des deux parties espère que la page des relations difficiles est définitivement tournée. Selon des sources proches des deux gouvernements, des financements pour sa construction ont été obtenus récemment auprès du Qatar.
Source: RFI
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