Depuis quelques jours, trouver de l'argent liquide ou du carburant est devenu un sport national dans le pays. Les stations-services sont fermées ou ouvrent brièvement, ce qui occasionne une pénurie de carburant pour certains Burkinabè. Résultat, les petits revendeurs de quartier ont tendance à jouer un peu la surenchère. « Nous on vend de l’essence, on vend du gasoil, on vend des huiles de moteur. On vend tout, comme ça on fait monter le prix. On fait le litre à 750 francs CFA, alors qu’avant on le faisait à 600 », explique-t-il.
Modou, lui, est camionneur, Sénégalais, et depuis plusieurs jours, il est bloqué à Ouagadougou non pas faute de carburant, mais parce que les banques sont fermées. « On doit payer, mais on ne paye pas, c’est ça le problème, souligne-t-il. Si le travail marche, on gagne de l’argent. Mais si c’est bloqué là, personne ne gagnera de l’argent parce que toutes les banques sont fermées. »
A Koudougou, un patron de société textile lui compte sur sa trésorerie pour pouvoir payer les salaires de ces quelque 200 employés, mais appréhende que le mouvement de blocage du pays se prolonge. « Nous, on a un petit peu de trésorerie donc on va pouvoir s’occuper des salaires sans problème. Mais il ne faut pas trop que ça dure non plus… »
Pour le moment, les centrales syndicales n'ont pas levé leur mot d'ordre de grève même si elles ont aménagé des services minimum, particulièrement dans le secteur hospitalier.
Source : Rfi.fr