Burkina: fin de la conférence plénière sur la charte de transition

Une étape clé du processus de transition s'est tenue ce samedi 8 novembre avec, un peu plus d'une semaine après la démission forcée de l'ex-président Blaise Compaoré, une réunion des acteurs de la société civile et des forces politiques sur une charte censée fixer les grandes orientations de la transition. L'armée, absente le matin, a envoyé une délégation à la reprise de la «conférence plénière» à 16h00 locales, mais a quitté la salle une demi-heure après son arrivée, invoquant un problème d'emploi du temps. Le document préparé ce samedi va être remis au lieutenant-colonel Zida, une synthèse sera faite avec d'autres documents.



En marge de la réunion sur le processus de transition, le lieutenant-colonel Zida, nouvel homme fort du Burkina Faso a reçu Bisa Williams, sous-secrétaire d'Etat américaine en charge de l'Afrique, ce samedi 8 novembre à Ouagadougou. AFP/Issouf Sanogo

La séance plénière s'est ouverte samedi matin à Ouagadougou, rapporte notre correspondant. Les participants ont réfléchi sur le contenu du document préparé par une commission de travail. Il s'agit d'un document d’une dizaine de pages qui réunit tous les éléments nécessaires au bon fonctionnement de la transition : le portrait-robot du futur président, la composition du gouvernement de transition et les différents organes utiles au bon fonctionnement de cette transition.

Chaque entité a reçu ce document et la séance plénière a été suspendue. Elle a repris samedi après-midi avec les amendements des uns et des autres.

Discussions houleuses sur le choix des participants

Il semble que toutes les forces politiques n’aient pas été admises à cette réunion plénière. Au total, ce sont 98 personnes qui participent à cette rencontre. Sont représentés les partis politiques d’opposition à Blaise Compaoré, la société civile et les chefs religieux et coutumiers.

Les discussions ont été houleuses quant au choix des participants. Certains délégués jugés proches de l’ancien parti au pouvoir, le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), ont été refoulés.

Des militants d’associations ayant soutenu le projet de référendum (visant à faire passer le nombre de mandats présidentiels de deux à trois) ont également été refoulés.

Une délégation de l'armée reste une demi-heure dans la salle

À 16h00 (heure locale), les représentants de l'armée ont rejoint les responsables de l'opposition, de la société civile et des chefs traditionnels et religieux du Burkina Faso pour la reprise des négociations. Le colonel Auguste Denise Barry, bras droit du lieutenant-colonel Isaac Zida, actuel homme fort du Burkina, est arrivé à la tête d'une délégation de militaires pour prendre part aux débats. Cette délégation a toutefois quitté la salle une demi-heure après être arrivée, invoquant un problème d'emploi du temps, rapporte notre correspondant sur place. 

Trois représentants de l’armée sont restés une demi-heure dans la salle. « Nous avions des contingences opérationnelles qui ne nous ont pas permis de dégager du temps, pour envoyer nos représentants », a affirmé le colonel Auguste Barry, en ajoutant : « Nous sommes venus les encourager pour qu’on finisse, qu’ils puissent sortir un document qui pourra être intégré à un document qui sera la charte de la transition ».

Le document final devrait être prêt d'ici mardi

Le document préparé ce samedi va être remis au lieutenant-colonel Isaac Zida et, à ce niveau, une synthèse sera faite avec d’autres documents, notamment celui fourni par l’armée et d’autres composantes comme l’ancienne majorité.

A première vue l’armée semble jouer l’arbitre dans la rédaction de cette charte de la transition, parce que l’opposition refuse toujours la participation de l’ancienne majorité aux débats et au gouvernement de transition.

Selon certains participants, le document final devra être prêt d’ici mardi, ce qui ouvrirait la voie à la saisine du Conseil constitutionnel.


Rfi.fr

Dimanche 9 Novembre 2014 09:19


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