Pierre Nkurunziza a condamné les propos haineux et a exprimé son soutien en faveur d'un dialogue inclusif, ce qui a réjoui son hôte, même si Washington réclame des actes concrets, comme la libération des prisonniers politiques, la collaboration avec des observateurs de l'Union africaine et la liberté de la presse.
« Nous étions à Cibitoke pour visiter un projet communautaire et le président Nkurunziza s'est exprimé en public, explique à RFI, Thomas Perriello. Il y avait beaucoup de monde pour l'écouter et il a clairement condamné les déclarations et les chants violents et haineux. Il a dit que les auteurs de tels propos allaient devoir rendre des comptes à l'avenir. Il a aussi exprimé son soutien pour le dialogue régional et a indiqué que ce dialogue devait inclure les Burundais qui ont fui le pays. »
Plus que des discours, Washington veut des actes, et en cela, les semaines à venir seront déterminantes : « Selon nous, poursuit l'envoyé spécial américain, ce sont des signaux positifs, mais je pense que l'on saura vraiment au cours des deux prochaines semaines si le Burundi est vraiment prêt à prendre un virage dans la bonne direction, ou s'il souhaite rester sur une trajectoire périlleuse. Parce que le secrétaire général des Nations unies va se rendre au Burundi, il y aura aussi une délégation de chefs d'Etat de l'Union africaine et un sommet de la communauté des Etats d'Afrique de l'Est. Et donc si à travers toutes ces réunions importantes, le gouvernement transforme ces premiers petits signaux positifs en actes concrets, alors le pays pourra reprendre le chemin de la paix et renouer avec la stabilité permise par les accords d'Arusha. »
« Diversion »
En attendant, l'opposition a réagi à l'annonce de l'annulation de certains mandats d'arrêts internationaux émis contre des opposants burundais. Et pour le Conseil national pour le respect de l'accord d'Arusha et la restauration d'un Etat de droit au Burundi (Cnared), il ne s'agit que d'une « diversion ».
Pour la principale plateforme de l’opposition en exil, le pouvoir burundais cherche à amadouer la communauté internationale à quelques jours de la venue à Bujumbura du secrétaire général de l'ONU et de cinq chefs d'Etats africains mandatés par l'Union africaine. « C’est de la poudre aux yeux parce que nous, nous estimons que l’annulation de ces mandats observe beaucoup plus une logique d’épater la communauté internationale qui sera présente à Bujumbura cette semaine », a réagi Pancrace Cimpaye, porte-parole adjoint du Cnared.
Source: Rfi.fr