Quelque 200 personnes, selon les témoins, sont entrées au Burundi ce mardi matin à l’aube par la commune de Bugunda, à environ 60 km au nord de Bujumbura. Le gouverneur de la province de Cibitoke, dans le nord-ouest du Burundi, évoque quant à lui des dizaines de combattants.
Ils voulaient rallier apparemment la forêt de la Kibira qui court sur les sommets de la crête Congo-Nil, une chaîne de montagnes qui partage le Burundi du nord au sud et qui a toujours servi de sanctuaire aux groupes armés pendant la guerre civile dans ce pays, entre 1993 et 2006.
Mais ils ne sont pas allés bien loin. Ils ont été interceptés par l’armée burundaise, appuyés par des éléments de la police et une milice locale, dès 7h du matin. Ils ont été finalement « défaits en début de soirée », assure le gouverneur de Cibitoke, Anselme Nsabimana, qui a décompté, personnellement, 14 corps d’assaillants tués. L’armée burundaise, qui a acheminé toute la journée des centaines de soldats en renfort, reconnait, de son côté, un seul blessé dans ses rangs.
Entre temps, des milliers de civils ont fui le théâtre des combats. Ils devraient regagner leurs collines ce mercredi après « la traque » des derniers membres du groupe armé qui se sont cachés dans « les vallées du coin », selon l’administration.
Bujumbura, qui sait pouvoir compter sur une armée très expérimentée – presque tous ses soldats sont passés par la mission de paix en Somalie –, n’est guère inquiète et parle d’une attaque « suicidaire ». Mais de nombreux observateurs assurent qu’il s’agit d’un nouveau signe d’inquiétude dans ce pays traversé par de fortes tensions politiques, alors qu’il s’apprête à organiser des élections générales qualifiées de cruciales.
Ce mardi soir, la grande question qui revient sur toutes les lèvres dans la capitale burundaise est celle de l’identité de ce groupe qui a attaqué depuis la RDC voisine. L’administration et l’armée burundaises assurent qu’elles ne l’ont pas encore identifié et les dissidents des Forces nationales de libération (FNL, ex-rébellion hutue devenue parti d’opposition), très actifs dans ce même secteur, jurent qu’ils ne sont pas impliqués dans ces combats.
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