Les affrontements qui ont opposé la police aux militants du Mouvement pour la solidarité et la démocratie (MSD), ce samedi 8 mars, sont les plus violents à Bujumbura depuis la fin de la guerre civile, en 2006. Le président du MSD, Alexis Sinduhije - aujourd’hui en fuite -, assure qu’il ne s’agissait que de simples manifestations pacifiques pour réclamer les droits politiques et civils de l’opposition, des droits totalement bafoués au Burundi. Mais pour le pouvoir, il s’agissait d’une insurrection, qu’il entend réprimer sévèrement.
Jusqu’ici, le pouvoir de Bujumbura était resté plutôt discret sur le sort réservé au leader du MSD, accusé d’être l’instigateur des violences. La justice annonce la couleur et n’y est pas allée de mainmorte. Ce mercredi 12 mars, Arcade Nimubona, le procureur de Bujumbura, a annoncé qu’Alexis Sinduhije est notamment poursuivi pour « participation à un mouvement insurrectionnel armé ». C’est un crime passible de la perpétuité au regard de l’article 598 du Code pénal burundais. De quoi mettre totalement hors-jeux ce farouche opposant au président Pierre Nkurunziza.
Le MSD décapité
Son parti, le Mouvement pour la solidarité et le développement, est décapité. 71 de ses membres, dont de nombreux cadres, ont été arrêtés samedi, puis écroués. Ils sont poursuivis pour les mêmes motifs que le président du mouvement et encourent eux aussi la perpétuité.
Enfin, le gouvernement burundais envisage de suspendre ce parti. Il pourrait même le dissoudre, selon le ministre de l’Intérieur. Un diplomate en poste à Bujumbura parle aujourd’hui d’une « escalade dangereuse ». Mais, malgré les appels à la retenue lancés par la communauté internationale, l’heure n’est pas encore à l’apaisement au Burundi.
Source :Rfi.fr
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