Les membres du comité central du parti Uprona, accompagnés par quelque 300 militants, se sont regroupés à une centaine de mètres de leur permanence. Leur cortège s’est ébranlé aux environs de 11 heures locales, mais il n’est pas allé bien loin, à peine à une dizaine de mètres, avant de se heurter à des dizaines de policiers anti-émeutes. Puis le chef de la police de Bujumbura est allé leur faire les sommations d’usage. Charles Nditije, qui se présente comme le président légitime de l’Uprona, a tenté de parlementer, mais le commissaire Domitien Ndihokubwayo s’est montré ferme.
L’Uprona, l’ancien parti unique qui a dirigé le Burundi pendant près de quarante ans, est un parti de notables, de sages comme ils se définissent. Ils ont préféré obtempérer, car ici la police n’hésite pas à user de la violence parfois de façon disproportionnée et la justice burundaise a souvent la main lourde. Lorsqu’on s’oppose aux forces de l’ordre, cela peut aller jusqu’à la perpétuité.
Les membres de l’Uprona ont donc décidé de rebrousser chemin, mais en ordre de bataille. Ils en ont profité pour manifester à travers les rues de plusieurs quartiers de Bujumbura où ils appelaient les citoyens burundais à ne plus avoir peur.
Le ministre burundais de l’Intérieur Edouard Nduwimana justifie l’intervention de la police en expliquant qu’il s’agissait d’une réunion illégale. Mais un signe qui ne trompe pas : plusieurs diplomates occidentaux et le représentant de l’Union africaine au Burundi avaient répondu présents à l’invitation de Charles Nditije.
Une enquête sur la tentative d’assassinat de Charles Nditije
Un policier en civil a été arrêté samedi, en début de soirée, à Bujumbura. Il est accusé par le président évincé de l'Uprona, Charles Nditije, d'avoir tenté de l'assassiner. La police a ouvert une enquête pour, dit-elle, faire toute la lumière sur cette affaire comportant beaucoup de zones d'ombres.
Source : Rfi.fr