A la barre de lundi, plusieurs officiers généraux dont le n°2 de cette tentative, le général Cyrille Ndayirukiye, dans une audience très attendue, car c'était la première fois qu'ils allaient être entendu sur le fond. Mais comme la Cour avait récusé ses avocats il y a quelques jours, le général Cyrille Ndayirukiye a rejeté ceux commis d'officie par la juridiction, et a préféré se défendre seul. Une ligne de défense très offensive
En bon militaire qu'il est et à la carrière irréprochable jusqu'ici, le n°2 de la tentative de putsch de mai dernier au Burundi a décidé de faire face.
« Je plaide coupable », a-t-il lancé à ses juges.
« Je ne pouvais pas rester les bras croisés alors que la police était en train de tuer la population, pendant que le président Pierre Nkurunziza jouait au football et les soldats, dans l'attente d'un déploiement au sein de l'Amisom en Somalie, semblaient indifférents », a-t-il expliqué.
L'ancien ministre burundais de la Défense a donc assumé la tentative de coup d'Etat des 13 et 14 mai, au plus fort des manifestations contre le 3e mandat de Nkurunziza.
« Notre objectif était de faire respecter l'accord de paix d'Arusha et la Constitution du Burundi qui ont été violés », a-t-il martelé.
Le général Cyrille Ndayirukiye a par ailleurs dit que lui et ses codétenus refusaient de porter seuls le chapeau. Il a donc demandé, comme il le fait depuis son arrestation, une confrontation avec le ministre de la Défense de l'époque et qui est en fuite, ou encore avec l'actuel chef d'état-major général de l'armée, avec qui ils avaient, selon lui, « planifié ensemble le coup d'Etat » avant qu'ils ne changent de camp.
Aucune chance, cependant, qu'il soit suivi sur ce terrain par la Cour. Hier soir, les milieux d'opposition louaient son « courage » et sa « dignité » sur les réseaux sociaux. Pour le puissant conseiller présidentiel Willy Nyamitwe, « on ne protège pas un peuple en violant sa souveraineté », a-t-il teweeté.
Source : Rfi.fr