Ces 87 adolescents ont été libérés entre septembre et octobre. Agés de 14 à 17 ans, ils étaient détenus pour « participation dans des bandes armées » ou « à un mouvement insurrectionnel ». Des termes qui désignent ceux qui sont soupçonnés d'appartenir à l'une des rébellions naissantes du Burundi ou d'avoir participé aux manifestations contre le troisième mandat du président Pierre Nkurunziza, au tout début de la crise. Il n'y avait apparemment pas de preuves solides contre eux et un plaidoyer de l'UNICEF et de ses partenaires locaux a permis d'obtenir leur libération.
Mais ceci ne peut faire oublier le fait que les enfants sont parmi les principales victimes de la crise que traverse le Burundi. Trente-deux enfants, dont cinq filles, ont été tués par balle ou par l'explosion d'une grenade depuis avril 2015 et plus de 600 ont été arrêtés et détenus arbitrairement, selon l'UNICEF, qui se réjouit toutefois de voir qu'une partie a été libérée.
Pour ceux qui restent en prison, l'agence des Nations unies a mis en place deux centres de rééducation pour mineurs en conflit avec la loi. Ce sont des espaces où ils bénéficient notamment d'un suivi spécifique, et surtout qui les tiennent éloignés des prisons pour adultes archibondées où ils étaient détenus jusqu'ici.
Enfants des rues, enfants en exil...
Les enfants ont été également affectés de différentes autres manières, dénonce toujours l'UNICEF. Le nombre d'enfants des rues et les abandons scolaires ont explosé, d'autant que les enfants constituent la majorité des plus de 420 000 déplacés internes et vivants en exil.
Une situation d'autant plus préoccupante que le Burundi avait déjà le deuxième taux de malnutrition infantile le plus élevé du monde avec 58% des enfants affectés, avant cette crise qui a appauvri encore un peu plus des familles qui n'avaient déjà rien.
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