Burundi: les sanctions de l'UE peuvent-elles faire réagir le gouvernement?

L’Union européenne, le premier donateur du Burundi, a décidé de couper son aide directe au gouvernement la semaine dernière. En cause : le non-respect de leur accord de coopération en matière de respect des droits de l’homme et de gouvernance démocratique. L’UE contribuait à environ 20% du budget burundais : permettant de payer des dépenses courantes (fonctionnement des administrations, salaires…) et qu’il faut donc remplacer.



L’UE contribuait à environ 20 %  du budget burundais. L’arrêt de son aide direct est un coup dur pour le pays. Sébastien Marlier est analyste pour le groupe The Economist à Londres, il a travaillé plusieurs années au Burundi. Selon lui, ces sanctions sont à même de faire réagir le gouvernement, car le pays fait d'ores et déjà face à une grave crise économique  avec une récession de 7% pour 2015 selon le FMI.

« Cet argent va devoir être remplacé parce que c’était le budgétaire direct qui sert à payer les dépenses courantes y compris les biens et services, le fonctionnement de l’administration et parfois même les salaires », a précisé l’économiste.

Pour trouver cet argent, les autorités veulent se tourner vers d’autres partenaires comme la Banque mondiale ou la Banque africaine de développement qui contribuent, mais dans une moindre mesure, au budget burundais.

Une perte du pouvoir d’achat pour les Burundais

La Chine, l’Inde, le Fond international de développement agricole et l’OPEP, tous financent également des projets. Mais sur le terrain,les Burundais ressentent déjà l’impact de la crise  : le pays manque de devises étrangères, la monnaie se déprécie et l’inflation augmente, il y a donc une perte de pouvoir d’achat pour les Burundais

Sébastien Marlier a commenté : « L’insécurité peut compliquer le transport de marchandises qui peut augmenter le prix, les mouvements de populations peuvent avoir un impact sur la production agricole. Toutes ces déstabilisations à un impact sur les biens de produits de première nécessité et final sur le niveau de vie des populations. »

Mais au-delà de l’urgence humanitaire à court terme, cette crise compromet l’avenir du pays. Nombre d’investissements sur des projets à long terme comme l’éducation sont compromis. La population risque d’en sentir les conséquences pendant plusieurs années.

Source: Rfi.fr



Samedi 26 Mars 2016 08:32


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