Libreville, salle de conférence de presse du stade de l’Amitié. Il y a quelques minutes, le Mali a décroché son ticket pour les demi- finales de la CAN, en éliminant le Gabon, pays organisateur (1-1, 5-4 tab). Auteur du tir au but qualificatif, Seydou Keita se présente aux journalistes. Ivre de bonheur quelques minutes plus tôt sur la pelouse, le joueur du FC Barcelone a le visage grave. Il a un message à faire passer. Plutôt que de répondre d’emblée aux questions sur le match, l’ancien Marseillais veut dire quelques mots sur la situation dans son pays. « Je devrais être heureux, mais j’ai la peur au ventre, lâche-t-il. Ce qui nous arrive actuellement n’est pas normal. Ce que l’on demande, nous les jeunes, c’est de faire la paix. On est tous des Maliens. Ce n’est pas normal que l’on se tue entre nous », poursuit-il, le visage grave et les yeux au bord des larmes. « On adresse un message au président de la République : faites que cette situation s’arrête. Que les gens au Nord arrêtent de se tuer entre eux. »
La conférence de presse reprend ensuite son cours normal. Mais, au fond, le message de Seydoublen est le même : la nation malienne est au-dessus des différences ethniques. « Je suis très fier de porter ce maillot-là. Tirer le dernier penalty n’est pas évident. Quand j’ai marqué, c’était comme un rêve. J’ai beaucoup gagné avec Barcelone, aujourd’hui on n’est qu’en demies, mais c’est plus fort, car c’est le Mali », continue Seydou Keita. A côté de lui, son capitaine, Cédric Kanté, ne dit mot, en signe d’acquiescement. De valeurs patriotiques, il sera encore question quand un confrère pose au milieu blaugrana la question de son retour en équipe nationale. « J’ai toujours aimé mon pays. Quand j’ai décidé de prendre du recul, le coach n’était pas là. Quand il a été nommé, j’ai mis du temps à accepter car je pensais que ça n’avait pas changé. Je suis revenu plus tard, après que la presse, le président et même de ma mère me l’aient demandé », précise Seydou Keita, qui refuse de se prononcer sur les décisions de Frédéric Kanouté et Momo Sissoko de fin à leurs carrières internationales. Et de conclure : « Quand le Mali gagne, je suis comme un gamin. Y a des joueurs de 19 ans, mais je suis peut-être encore plus jeune qu’eux. Sprinter 100 m jusqu’aux supporters, quand même… »
Patrick Juillard, à Libreville (Rédaction Football365/FootSud)
La conférence de presse reprend ensuite son cours normal. Mais, au fond, le message de Seydoublen est le même : la nation malienne est au-dessus des différences ethniques. « Je suis très fier de porter ce maillot-là. Tirer le dernier penalty n’est pas évident. Quand j’ai marqué, c’était comme un rêve. J’ai beaucoup gagné avec Barcelone, aujourd’hui on n’est qu’en demies, mais c’est plus fort, car c’est le Mali », continue Seydou Keita. A côté de lui, son capitaine, Cédric Kanté, ne dit mot, en signe d’acquiescement. De valeurs patriotiques, il sera encore question quand un confrère pose au milieu blaugrana la question de son retour en équipe nationale. « J’ai toujours aimé mon pays. Quand j’ai décidé de prendre du recul, le coach n’était pas là. Quand il a été nommé, j’ai mis du temps à accepter car je pensais que ça n’avait pas changé. Je suis revenu plus tard, après que la presse, le président et même de ma mère me l’aient demandé », précise Seydou Keita, qui refuse de se prononcer sur les décisions de Frédéric Kanouté et Momo Sissoko de fin à leurs carrières internationales. Et de conclure : « Quand le Mali gagne, je suis comme un gamin. Y a des joueurs de 19 ans, mais je suis peut-être encore plus jeune qu’eux. Sprinter 100 m jusqu’aux supporters, quand même… »
Patrick Juillard, à Libreville (Rédaction Football365/FootSud)
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