Aujourd’hui, alors que les premiers matches du groupe C commencent seulement lundi, toutes les équipes sont en place à Mongomo, petite ville à l’est de la Guinée-équatoriale, noyée sous le soleil. L’Algérie a posé ses valises jeudi en fin d’après-midi alors que le Ghana et le Sénégal avaient déjà fait connaissance avec les lieux. L’Afrique du Sud, en provenance du pays voisin, le Gabon, où la sélection avait fait sa préparation, est arrivée la dernière.
Tous déjà à la tâche
Dans le hall de leur hôtel, les Bafana Bafana semblent heureux d’en avoir fini avec leur voyage et attendent patiemment leur chambre en discutant avec les quelques journalistes sud-africains venus prendre des nouvelles. Shakes Mashaba, le coach sud-africain, accepte même de dire quelques mots. « On est dans un groupe difficile et ce seront des rencontres relevées », déclare-t-il, ravi de sa préparation. « Nous avons fait trois matches contre des équipes différentes (Mali, Cameroun et Zambie ndlr) et c’est une bonne préparation pour ce qui nous attend ».
Si le staff et les joueurs de l’Afrique du Sud semblaient sereins, ce fut une autre histoire de la part des Ghanéens et de leur sécurité, agacés de voir le hall de l’hôtel rempli de journalistes. Peut-être que les problèmes rencontrés par les Black Stars lors du Mondial au Brésil - une histoire de primes très relayée par la presse du monde entier – ont-elles laissé des traces …
Loin de là, à environ 60 kilomètres de Mongomo, les Fennecs commençaient leur premier entraînement. A Oyala, où l’Etat équato-guinéen est en train de construire un complexe universitaire gigantesque au milieu de nulle part, une vraie ville nouvelle, digne d'un film hollywoodien. Comme les journalistes algériens présents en nombre, les joueurs de Christian Gourcuff ont eu du mal à trouver ce lieu improbable, après avoir roulé sur des routes totalement désertes.
Annoncés comme favoris, les Verts se lancent donc dans un marathon pour prouver que leur huitième de finale lors de la dernière Coupe du monde n’était pas dû au hasard. Avec un seul terrain d’entraînement dans Mongomo, les quatre équipes vont devoir jouer des coudes. La pelouse d’Oyala, utilisée pour la première fois, est une providence. Il faut juste faire le trajet et avoir le courage de transpirer sous une chaleur caniculaire, environ 30°, ce que feront les Ghanéens dans l’après-midi.
Giresse : « les perdants du premier match seront loin d’être éliminés »
Du côté du Sénégal, c’est aussi le moment de prendre ses repères malgré une arrivée dans la nuit. Quelques heures plus tard, dans l’après-midi, les hommes d’Alain Giresse avaient droit à une séance au Stade municipal de Mongomo sous les applaudissements d’environ 200 personnes. Le huis-clos instauré pour cette séance n’a pas tenu. En sortant de leur hôtel, les Lions de la Teranga pouvaient saluer quelques supporters locaux qui les ont finalement suivis et attirer d’autres personnes.
« Je vais les suivre jusqu’au bout », raconte d’ailleurs un jeune homme installé en Guinée équatoriale depuis 15 ans et qui n’a pratiquement jamais l’occasion de rentrer au pays. Pour une fois, le Sénégal est venu à lui. « Aujourd’hui on a la chance d’être là et il faut oublier les mauvais souvenirs (éliminés au 1er tour en 2012 et absents en 2013) », lance le joueur de Newcastle, Papiss Cissé.
« On va tenter notre chance pour faire une performance et les joueurs sont sereins », avance le coach sénégalais. Dans un groupe compliqué, Giresse pense que « les perdants du premiers match seront loin d’être éliminés ». « Il faut aller le plus loin possible et obtenir le maximum », poursuit l’ancien Bordelais reflétant la pensée de ces quatre équipes qui espèrent que Mongomo leur portera chance, surtout après le périple effectué pour arriver sur place.