CES FEMMES QUI PORTENT BIEN LEUR CELIBAT : «Je suis célibataire, je m'épanouis et progresse sans les hommes»

Ce sont généralement elles que l'on voit rouler à bord de rutilantes voitures. Elles sont belles, intelligentes et parfois riches, mais peinent généralement à trouver chaussure à leurs pieds. Malgré tout, elles portent bien leur célibat et s'épanouissent dans leur vie... sans les hommes. Choix ou résignation, L'Observatrice en cette journée du 08 mars, vous plonge dans le quotidien de ces «céli...battantes», pas complexées pour un sou...



Elle fait partie de ces femmes qui font languir les hommes. Celles qui, après un premier rendez-vous, font trépigner d'impatience pour le second. Diabou Bessane, cette belle nymphe au regard profond, est d'un charme fou. Aguicheuse, le galbe attirant de sa poitrine ajouté à ses généreuses rondeurs, elle laisserait peu d'hommes indifférents. Ses petites lèvres aux contours bien dessinés, véritables stimulus, pousseraient d'aucuns à vouloir explorer des chantiers plus dangereux. Avec sa joie de vivre contagieuse et son regard pétillant de bonne humeur, Diabou est de celles qui accrochent, ferrent et clouent sur place un homme. Déboulant, sur son 1,65m, de la voiture qui venait de la déposer devant le «Palais du congrès» de l'hôtel King Fadh Palace (ex-Méridien Président), joli petit minois en avant, la gracieuse célibataire (Elle a plus de trente ans) reçoit la belle caresse de ce vent frais de mars. Fourrée dans un jean délavé, assorti d'un haut en soie satinée, Diabou rayonne derrière son teint caramel. Après une longue journée riche en reportages et rendez-vous, elle s'atèle aux derniers réglages d'une émission qu'elle a produite pour la Journée du 08 mais. Cette journaliste qui, dernièrement, a occupé le poste de Rédactrice en chef d'un quotidien avant d'intégrer la direction Stratégie et Développement est aussi une productrice de documentaires et d'émissions. Une belle à la tête pleine. Battante jusqu'aux ongles; la persévérance est son slogan et la réussite sa devise. L’échec, elle en a peur. Dans tout ce qu'elle fait, elle a horreur d'échouer. «Je ne suis pas un looser ni une perdante, quand j'attaque quelque chose, c'est pour gagner. Je n'aimerai pas faire quelque chose pour échouer», confie-t-¬elle de sa voix suave, empreinte de détermination. Cette peur bleue de l'échec a, cependant, un revers. Elle tarde à trouver chaussure à son pied. «J'aimerais faire le un choix, mais c'est comme jouer aux cartes, on ne sait jamais quel numéro tirer», dit-elle dans un éclat de rire. Même si elle ne compte pas porter le manteau du célibat durant toute sa vie, Diabou résiste, pour le moment, aux critiques des autres et, telle une fleur, s'épanouit dans ce grand jardin de la vie. «Ma vie de célibataire, je la vis très bien», s'esclaffe-t-elle. Le mariage fait certes partie de ses projets, mais elle n'en fait pas une fixation. «Je suis foncièrement contre le fait de se marier pour se marier. Ça ne sert à rien et c'est ce qui explique le taux élevé de divorce actuel. Je pense que quand les gens s'engagent, c'est pour toute la vie», confie-telle, (les étoiles brillant du fond de ses prunelles. Pour donc combler- ce vide laissé par le mariage, elle se tire au travail. Ses journées, toujours remplies, elle ne se gêne même pas de grignoter sa pause après une matinée de boulot. « Le soir, c'est l'écriture, des rencontres et la lecture avant de rentrer. J'ai une vie très simple», lâche, entre deux éclats de rire, cette casanière. Qui, toujours à la recherche de son homme, le présente comme : «Une personne gentille, sensible qui a les mêmes valeurs que moi. Des valeurs qui sont : la générosité, pas financière, mais un homme ouvert et équilibré. Quelqu'un qui me protégerait parce que, des fois, je me sens fragile.»

«Les hommes sont des menteurs, ma vie est meilleure sans eux» 

Si, pour Diabou Bessane, se marier et fonder une famille font partie des projets de sa vie, tel n'est pas le ces de Delphine Ciss. Cette liane à la taille de guêpe est d'une beauté à damner un Saint. Une beauté aux lèvres pulpeuses et aux corps de rêve roulant dans une rutilante voiture. Cadre dans une banque de la place, à presque quarante ans, elle a gravi les échelons à force de travail et de persévérance dans les études. Faisant partie de cette frange de femme qui suscitent de la jalousie chez les autres, elle est d'une grande élégance que l'on retrouve chez les célébrités. Les hommes restent gagas de plaisir devant elle. Mais Delphine leur a tous donné un carton rouge, en les expulsant définitivement de son terrain jeu. Des mâles, elle n'en veut plus dans sa vie. Pour elle, être avec les hommes rime avec déception, stress et chagrin. La dernière de ses désillusions l'a définitivement dégoûté des hommes. Des fruits défendus pour elle. Delphine ne s'aventure même plus à avoir un copain. «Ils (les hommes) sont des menteurs, ma vie est meilleure sans eux. Avec eux, tu ne cesses de te demander s'ils ne te trompent pas ou quel sale coup ils te préparent», lâche-t-elle. Considérant qu'elle a vécu plusieurs aventures, Delphine estimé avoir fait toutes les guerres. Célibataire elle est, célibataire elle restera. Aujourd'hui, elle s'est forgé une indépendance financière et une forte autonomie et est en train de construire sa villa. Très heureuse dans cette vie pour laquelle elle a opté, la seule chose qui lui donne un pincement au cœur est de voir une femme avec son bébé. «Parfois, j'ai envie d'adopter», soufflet-elle. Et pourquoi ne pas trouver un partenaire avec qui avoir un enfant ? Delphine n'y pense même pas. Ceci l'obligerait à renouer avec le sexe opposé pour la procréation. Une barrière que Delphine Ciss n'a ni le courage, ni l'envie d'escalader. 

Maraboutée par le père de son enfant, elle est, à 60 ans, toujours... célibataire. 

Pourtant, cet échelon, Fatou Sarr l'aurait escaladé. A 60 ans, cette mère célibataire ne s'est jamais mariée. Son homme père de son unique enfant, en lui jetant un mauvais sort, l'a transformé en une vieille fille. Tous les marabouts que sa mère a, jadis, approché, lui ont dit la même chose. «On a jeté un mauvais sort à votre fille. Et c'est le père de son enfant qui en est l'auteur. Le talisman avec lequel il l’a fait a été jeté en mer. Pour lui débarrasser de ce maraboutage, il faut le (talisman) retrouver.» Depuis, Fatou qui a vu son fils rejoindre son père alors qu'il n'avait que 4 ans a, durant toute sa vie, vécu seule. Les hommes ne lui portent aucun intérêt. Aujourd'hui, au moment où celui qui lui aurait jeté un mauvais sort vit avec sa femme et ses enfants, elle a fini par se résigner en acceptant ce coup du destin. Drapée de ce manteau du célibat qu'elle porte depuis des années, elle continue à mener son bout de chemin sans encombre, effectuant son travail normalement sans plus se soucier du qu'en dira-t-on. 

Le décryptage de Penda Mbow 

Elle fait partie des femmes célibataires les plus endurcies du pays. Le mariage n'étant pas une fixation pour elle, le professeur Penda Mbow a, en quelques mots, essayé de faire un décryptage sur le choix du célibat chez les femmes. Après un jogging en salle de sport, la politicienne, croquant sur sa pomme, s'est, avec cette sérénité qu'on lui connaît, tout simplement lâchée : «L’institution Mariage est une institution centrale dans la reproduction de la société. Mais il y a des modifications au cours de l'évolution qu'on observe et qui sont le reflet de changement et de mutations en profondeur. En France, on voit des femmes qui vivent avec deux hommes. C'est un phénomène certes marginal, mais que l'on voit. Il y a constamment des remises en questions, mais ce qui est vrai, c'est que concernant le célibat des femmes il y’a deux raisons. La première est la modernisation des sociétés. Le fait que les femmes soient seules est un signe de modernité dans la société et c'est le résultat de l'autonomisation des femmes qui se basent sur une autonomie à la fois intellectuelle et économique. Ou bien, c'est souvent lié à des problèmes qu'elles rencontrent dans leur vie les poussant à renoncer au mariage. Aussi, quand les femmes font des études longues, elles tardent à se marier. Il faut aussi comprendre que le bonheur ne se limite pas à la vie de couple. On peut trouver son accomplissement dans sa vie intellectuelle, dans la vie sociale économique et même dans la vie spirituelle. Il faut aussi noter que beaucoup de femmes se marient pour avoir un homme qui les entretient et si elles sont financièrement couvertes, elles préfèrent garder leur liberté. Elle n'a pas de prix. Le mariage pour le mariage, les femmes commence à dépasser cela. Personne ne nie que la vie de couple est importante, mais tout le monde n'est pas destinée à ça.» 

SOURCE : L’OBS T: Marie Louise NDIAYE Noms d'emprunts : Delphine Ciss, Fatou Sarr 

Lucie Sar

Vendredi 9 Mars 2012 13:54


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