Arrestation sans suite, arrestation sans fin, à toutes fins utiles, inutile de continuer, arrêtez !
Un jour ne passe sans que l’on fasse état d’une convocation, d’un mandat de dépôt, d’une garde à vue ou même d’un contrôle judiciaire. Ces termes sont devenus sans trop le vouloir, membres à part entière de notre famille de mots.
Des maux multiples causés par un système étatique perdu dans une envie tacite de museler des voix par des voies qui se veulent licites aux mots et aux textes. Mais des prétextes tout fait parfois à la limite du ridicule plongent ces agissements dans l’ordre d’un règlement de compte ou d’une tentative d’intimidation.
L’exemple le plus récent est certainement la convocation et l’interrogation de l’ancien Premier Ministre Hadjibou Soumaré pour avoir posé des questions au Chef de l’Etat. Etat des lieux, il n’est pas le premier sur la liste. Cette liste qui s’étale tel un bras de mer. Selon la société civile et l’opposition, ils sont plus d’une centaine de détenus sous le régime actuel.
Notre confrère Pape Ndiaye de Walf a été arrêté parce que tout simplement il faisait son travail. La liberté de la presse est menacée au Sénégal depuis ces arrestations tout azimuts.
Vous avez enfermé ce vaillant journaliste et libéré un autre pour des faits beaucoup plus graves. Et y avait Montesquieu qui disait à ce sujet : « Dura lex ced lex » : la loi est dure mais c’est la loi, et la loi elle est faite pour être appliquée. Dans du « L’esprit des lois » Montesquieu précise qu’il faut éviter de faire de la loi une toile d’araignée où entrent les plus forts et restent les plus faibles. Je suis au regret de voir dans une démocratie comme le Sénégal, des voleurs de coqs et de téléphone portables qui dorment dans les prisons, et les grands délinquants qui ont volé des milliards circulent librement.
Et parfois on évoque la raison d’état. Rappellez vous du rapport de la cour des comptes. Ce sont des gens qui sont proches de l’Etat et toujours sans aucune forme de procès…
L’affaire des contrats pétroliers avec le frère du président…
L’affaire des 98 milliards dont parle Bougane Gueye aujourd’hui et qui épingle le « Goro national »…
Tous ces dossiers ne sont pas éclairés pourquoi parce que ce sont des gens qui sont proches de l’Etat.
Mais regardez en en France en 2012, Alain Juppé pour simplement avoir donné un des appartements qui appartenait à la République française il avait tous les problèmes du monde pour devenir candidat. Il a été mis en examen pour cette raison. C’est ça une démocratie digne de ce nom. C’est à dire il ne doit pas y avoir de deux poids deux mesures. La loi elle doit être applicable à tous.
Aux États-unis même si le président de la République fait un dégât, il est soumis à une interrogation.
C’est pourquoi Montesquieu avait aussi dit dans une démocratie si vous n’entendez pas le bruit d’aucun conflit dites-vous que la liberté n’y est pas.
Dans une démocratie à tout moment le citoyen peut exprimer sa pensée. Mais regardez au Sénégal, un ancien premier ministre pose des questions au président de la République, il a été convoqué, placé en garde à vue puis sous contrôle judiciaire.
Ce sont ces genres de pratiques qui faisait dire à Bakounine, chef de file de l’école anarchiste que l’Etat est un immense cimetière où viennent s’enterrer toutes les manifestations singulières de la vie individuelles, par conséquent l’Etat porte atteinte à la liberté.
Au Sénégal il y a un déphasage, une opposition radicale entre le mode de fonctionnement de l’Etat et les aspirations du peuple. Cet État du Sénégal est devenu ce qui disait Nicolas Machiavel dans son excellent ouvrage intitulé le prince, un instrument de ruse et de domination.
Parce que tout simplement quand on est en période électorale, l’État fait la cour au peuple. Et quand les hommes politiques accèdent au pouvoir et que le peuple sort dans le rue pour réclamer les promesses non tenues, l’État sort son appareil répressif, police, gendarmerie, Bip, pour prétendre rétablir l’ordre public. Et à partir de ce moment l’Etat est assimilable selon les mots du juriste français Moris Duverger ce Dieu à double. Parce qu’il utilise à la fois la ruse et la violence pour se pérenniser.
Le casting est bien hétérogène, le film bien tenu en haleine et le scénario bien semblable à une rengaine. Des hommes politiques aux activistes, en passant par les journalistes aux artistes, chacun en a pour sa peine. Triste sort pour un pays où la démocratie est le chant préféré de ses coqs. Le réveil ne paraît pas clair à ce jour. L’éveil par rapport à l’essentiel. La prise de conscience vis-à-vis de ce qui importe dans ce pays. L’appareil judiciaire ne chôme pas. Bien, bonne nouvelle pour ses moteurs. Mais il ne rôde pas la où il faut. Depuis quand s’interroger est un crime ? Depuis quand demander la transparence dans l’exécution de certaines tâches devant concerner le peuple est-il un crime ? Depuis quand donner des informations d’intérêt public est-il un crime ? Depuis quand ne pas être partisan du régime est-il un crime ?
Le crime est ramené à sa juste expression. L’impression qu’il n’en faut plus trop pour se voir devant la barre et derrière les barreaux. Au beau milieu de tout ceci, les prisons ne se font plus désirer. Le mal s’approfondit car les détenus sont aux oubliettes. Oubliant la priorité en ces heures de crises sociales, la tyrannie s’aime bien judiciaire. Mettre le curseur sur ce qui fait avancer ton peuple, devrait être mis à l’ordre du jour. Un Etat à l’arrêt sur ses désirs personnels mettant en avant des règlements de comptes privés. L’urgence est autre pourtant. Au lieu d’arrêter tout ce qui oppose, poser le débat de l’évolution et s’arrêter sur les questions existentielles, devraient convoquer le plus de contrôle.
Par MK/KM
Un jour ne passe sans que l’on fasse état d’une convocation, d’un mandat de dépôt, d’une garde à vue ou même d’un contrôle judiciaire. Ces termes sont devenus sans trop le vouloir, membres à part entière de notre famille de mots.
Des maux multiples causés par un système étatique perdu dans une envie tacite de museler des voix par des voies qui se veulent licites aux mots et aux textes. Mais des prétextes tout fait parfois à la limite du ridicule plongent ces agissements dans l’ordre d’un règlement de compte ou d’une tentative d’intimidation.
L’exemple le plus récent est certainement la convocation et l’interrogation de l’ancien Premier Ministre Hadjibou Soumaré pour avoir posé des questions au Chef de l’Etat. Etat des lieux, il n’est pas le premier sur la liste. Cette liste qui s’étale tel un bras de mer. Selon la société civile et l’opposition, ils sont plus d’une centaine de détenus sous le régime actuel.
Notre confrère Pape Ndiaye de Walf a été arrêté parce que tout simplement il faisait son travail. La liberté de la presse est menacée au Sénégal depuis ces arrestations tout azimuts.
Vous avez enfermé ce vaillant journaliste et libéré un autre pour des faits beaucoup plus graves. Et y avait Montesquieu qui disait à ce sujet : « Dura lex ced lex » : la loi est dure mais c’est la loi, et la loi elle est faite pour être appliquée. Dans du « L’esprit des lois » Montesquieu précise qu’il faut éviter de faire de la loi une toile d’araignée où entrent les plus forts et restent les plus faibles. Je suis au regret de voir dans une démocratie comme le Sénégal, des voleurs de coqs et de téléphone portables qui dorment dans les prisons, et les grands délinquants qui ont volé des milliards circulent librement.
Et parfois on évoque la raison d’état. Rappellez vous du rapport de la cour des comptes. Ce sont des gens qui sont proches de l’Etat et toujours sans aucune forme de procès…
L’affaire des contrats pétroliers avec le frère du président…
L’affaire des 98 milliards dont parle Bougane Gueye aujourd’hui et qui épingle le « Goro national »…
Tous ces dossiers ne sont pas éclairés pourquoi parce que ce sont des gens qui sont proches de l’Etat.
Mais regardez en en France en 2012, Alain Juppé pour simplement avoir donné un des appartements qui appartenait à la République française il avait tous les problèmes du monde pour devenir candidat. Il a été mis en examen pour cette raison. C’est ça une démocratie digne de ce nom. C’est à dire il ne doit pas y avoir de deux poids deux mesures. La loi elle doit être applicable à tous.
Aux États-unis même si le président de la République fait un dégât, il est soumis à une interrogation.
C’est pourquoi Montesquieu avait aussi dit dans une démocratie si vous n’entendez pas le bruit d’aucun conflit dites-vous que la liberté n’y est pas.
Dans une démocratie à tout moment le citoyen peut exprimer sa pensée. Mais regardez au Sénégal, un ancien premier ministre pose des questions au président de la République, il a été convoqué, placé en garde à vue puis sous contrôle judiciaire.
Ce sont ces genres de pratiques qui faisait dire à Bakounine, chef de file de l’école anarchiste que l’Etat est un immense cimetière où viennent s’enterrer toutes les manifestations singulières de la vie individuelles, par conséquent l’Etat porte atteinte à la liberté.
Au Sénégal il y a un déphasage, une opposition radicale entre le mode de fonctionnement de l’Etat et les aspirations du peuple. Cet État du Sénégal est devenu ce qui disait Nicolas Machiavel dans son excellent ouvrage intitulé le prince, un instrument de ruse et de domination.
Parce que tout simplement quand on est en période électorale, l’État fait la cour au peuple. Et quand les hommes politiques accèdent au pouvoir et que le peuple sort dans le rue pour réclamer les promesses non tenues, l’État sort son appareil répressif, police, gendarmerie, Bip, pour prétendre rétablir l’ordre public. Et à partir de ce moment l’Etat est assimilable selon les mots du juriste français Moris Duverger ce Dieu à double. Parce qu’il utilise à la fois la ruse et la violence pour se pérenniser.
Le casting est bien hétérogène, le film bien tenu en haleine et le scénario bien semblable à une rengaine. Des hommes politiques aux activistes, en passant par les journalistes aux artistes, chacun en a pour sa peine. Triste sort pour un pays où la démocratie est le chant préféré de ses coqs. Le réveil ne paraît pas clair à ce jour. L’éveil par rapport à l’essentiel. La prise de conscience vis-à-vis de ce qui importe dans ce pays. L’appareil judiciaire ne chôme pas. Bien, bonne nouvelle pour ses moteurs. Mais il ne rôde pas la où il faut. Depuis quand s’interroger est un crime ? Depuis quand demander la transparence dans l’exécution de certaines tâches devant concerner le peuple est-il un crime ? Depuis quand donner des informations d’intérêt public est-il un crime ? Depuis quand ne pas être partisan du régime est-il un crime ?
Le crime est ramené à sa juste expression. L’impression qu’il n’en faut plus trop pour se voir devant la barre et derrière les barreaux. Au beau milieu de tout ceci, les prisons ne se font plus désirer. Le mal s’approfondit car les détenus sont aux oubliettes. Oubliant la priorité en ces heures de crises sociales, la tyrannie s’aime bien judiciaire. Mettre le curseur sur ce qui fait avancer ton peuple, devrait être mis à l’ordre du jour. Un Etat à l’arrêt sur ses désirs personnels mettant en avant des règlements de comptes privés. L’urgence est autre pourtant. Au lieu d’arrêter tout ce qui oppose, poser le débat de l’évolution et s’arrêter sur les questions existentielles, devraient convoquer le plus de contrôle.
Par MK/KM