C’est sous très haute surveillance policière que la capitale française a accueilli hier, la cérémonie d’ouverture de la 21è Conférence des parties à la convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP21), au Centre des expositions du Bourget. L’événement a enregistré une participation record de plus de 150 chefs d’État et de gouvernement du monde entier parmi lesquels le président Ibrahim Boubacar Keïta.
Il était 9 heures locales, lorsque le ministre péruvien de l’Environnement, Manuel Vidal, président de la dernière COP, a passé le témoin au ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, en présence notamment du prince Charles d’Angleterre, marquant ainsi le démarrage de ce sommet crucial qui doit déterminer le mode de développement à suivre afin de garantir un avenir sûr à notre planète. En passant la main, le président sortant a évoqué deux dangers majeurs qui menacent l’humanité aujourd’hui. Ce sont le terrorisme et le changement climatique. Le premier se combat par la force et le second par les négociations, a-t-il indiqué.
A l’ouverture de la grand’messe du climat, l’optimisme est de mise quant à l’obtention d’un accord juridiquement contraignant. D’après les déclarations des dirigeants du monde, l’unanimité est faite sur les menaces qui guettent notre planète à cause des changements climatiques. Ainsi, selon le dernier rapport des experts du climat, l’année 2015 a été la plus chaude depuis plus d’un siècle.
Le niveau de la mer montera de près d’un mètre d’ici la fin du siècle. L’agriculture qui assure la survie de l’humanité, contribue à hauteur de 15% des émissions de gaz à effet de serre. Les combustibles fossiles constituent 30 à 70% de la consommation énergétique mondiale. A l’inverse, les océans absorbent 30% du dioxyde de carbone, un gaz à effet de serre très nuisible à la couche d’ozone qui nous protège des rayons ultraviolets du soleil. Si rien n’est fait pour inverser ces tendances du réchauffement climatique, on assistera à la multiplication des catastrophes naturelles telles que les inondations, les cyclones et les sécheresses insupportables dans certaines régions du monde.
C’est pourquoi, la conférence de Paris se tient sous le signe de l’urgence. Le temps est compté pour inverser la tendance. L’accord qui se dessine devra tenir compte des aspirations des pays africains qui souffrent beaucoup des effets des changements climatiques alors qu’ils figurent parmi les plus faibles émetteurs de gaz à effet de serre. Les Africains se battent pour des compensations financières que doivent payer les plus gros pollueurs. Les délégations africaines espèrent obtenir la concrétisation de la promesse faite par les pays développés en 2009 à Copenhague de verser 100 milliards de dollars par an aux pays pauvres pour le développement des actions d’adaptation aux changements climatiques. Les attentes de l’Afrique sont donc très fortes dans le cadre des conclusions de cette conférence de Paris.
« Le succès n’est pas encore acquis, mais il est à notre portée. Nous devons tout faire pour ne pas être redevables à nos enfants et petits enfants, en parvenant ici, d’une seule voix, à un accord qui permettra de sauver notre planète », a exhorté le prince Charles qui participe pour la première à une COP. Il s’est dit certain que le monde a les connaissances nécessaires, les outils et l’argent pour changer le cours du climat. « Il s’agit seulement de manifester notre volonté de le faire », a-t-il ajouté.
Signes que le grand rendez-vous de la capitale française pourrait aboutir à des conclusions probantes, les présidents des principaux pays pollueurs que sont la Chine (25% des émissions totales), les États-Unis (15%) et l’Inde (10%) ont tous annoncé des réductions de leurs émissions de moitié d’ici 2050. Pour le président chinois, Xi Jin Pin, Paris doit être un point de départ et non une destination pour un futur meilleur pour la planète.
Tête de proue du combat contre les changements climatiques sur le continent, notre pays apporte une contribution appréciable dans le cadre de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, à travers son expérience unique de financement propre des projets d’adaptation aux changements climatiques par le biais d’un Fonds vert. Le Mali partagera cette expérience avec les autres pays participants lors des travaux. La délégation malienne forte de plus d’une centaine de personnes entend peser de tout son poids pour l’obtention d’un accord qui tiendra compte des préoccupations du continent en général et du Mali en particulier.
Source : Malijet