Cent milliards de dollars par an, la promesse est alléchante. Mais la question qui taraude les Africains c’est comment cet argent sera utilisé car pour le moment c’est le plus grand flou. Pour les négociateurs du continent il y a deux priorités, rapporte notre envoyée spéciale à Marrakech, Florence Morice.
Décrocher des financements
D’abord s’assurer que l’argent mis sur la table ne servira pas seulement à financer les énergies renouvelables. Mais aussi à aider les pays les plus vulnérables dont beaucoup se trouvent en Afrique à s’adapter aux conséquences du réchauffement climatique, par exemple en développant de nouveaux modèles agricoles pour faire face aux nouvelles sécheresses. C’est ce qu’on appelle l’adaptation et pour le moment seuls 20 % des financements y sont consacrés.
«Les procédures pour accéder au Fonds vert sont assez compliquées», explique Luc Atropko
Deuxième priorité : simplifier les règles d’accès à ces financements. Par manque d’habitude et de savoir-faire, la plupart des pays d’Afrique ont du mal à monter des projets qui répondent aux critères internationaux. Ils veulent donc qu’on les aide, qu’on les forme et vite car 2020 c’est bientôt, et l’Afrique craint de ne pas être assez aguerrie pour décrocher des financements et de voir d’autres pays, plus avancés comme l’Inde, rafler toute la mise… C’est ce qui c’était produit après le protocole de Kyoto : sur les investissements Nord-Sud promis à l’époque, seuls 5 % avaient profité à l’Afrique. Un scénario que les négociateurs du continent ne veulent pas voir se répéter.
Les investissements du Fonds vert en Afrique
Parmi les huit premiers investissements du Fonds vert pour le climat de l'ONU, trois sont en Afrique. Deux sont destinés à l'adaptation au changement climatique au Sénégal et au Malawi. Le troisième investissement d'un montant de 25 millions de dollars passe par le fonds KawiSafi Ventures qui a pour vocation d'investir dans des PME dédiées à l'énergie verte, principalement des systèmes solaires.
La première entreprise financée au Rwanda est BBoXX, une entreprise britannique fondée en mars 2010 et spécialisée dans les installations solaires hors réseau à destinations des populations rurales non reliées au réseau national. Le Rwanda a pour objectif ambitieux d'offrir l'accès à l'électricité à 70% de sa population d'ici 2018, contre environ 20% actuellement. Et pour l'atteindre, il mise beaucoup sur de tels systèmes hors réseau.
A Gasira, à 50 km au nord de Kigali, Emmanuel Mugabushaka, un petit commerçant allume dans son salon un plafonnier et une petite télévision basse consommation reliés à un panneau photovoltaïque installé sur le toit de sa maison. « La batterie charge la journée. Donc le soir j'allume la lumière et ainsi mes enfants peuvent réviser leurs leçons », explique t-il à RFI. Fini donc les nocives lampes à kérosène. Comme Emmanuel, les 12.000 clients rwandais de BBoXX paient pendant trois ans via payement mobile un abonnement mensuel variant de 5 à 20 dollars et comprenant l'entretien des accessoires fournis.
Fin août BBoXX a été le premier investissement du fonds KawiSafi Ventures, soutenu par le Fonds vert pour le climat de l'ONU, et comme l'explique Laurent Van Houcke, un des co-fondateurs de BBoXX, l'entreprise a dû passer par une procédure rigoureuse : « Ils ont regardé que nos contrats, que nos comptes soient en ordre, que le modèle financier ait un sens économique. (...) et le plus compliqué c'est qu'il y a beaucoup d'entreprises dans le secteur donc en gros ils passent beaucoup de temps à comprendre les avantages compétitifs entre les différentes entreprises du secteur ».
Et selon le chef d'entreprise, investir sur le continent africain est parfois un défi :
« Beaucoup de fonds d'investissement veulent investir en Afrique, mais ce n'est pas toujours évident de trouver les équipes de gestion qui ont la connaissance et peut-être même parfois la rigueur pour gérer plusieurs millions de dollars d'investissements »; poursuit Laurent Van Houcke. Le financement de KawiSafi, va permettre à BBoXX de renforcer sa présence au Rwanda et au Kenya et déployer son modèle dans d'autres pays d'Afrique.
Décrocher des financements
D’abord s’assurer que l’argent mis sur la table ne servira pas seulement à financer les énergies renouvelables. Mais aussi à aider les pays les plus vulnérables dont beaucoup se trouvent en Afrique à s’adapter aux conséquences du réchauffement climatique, par exemple en développant de nouveaux modèles agricoles pour faire face aux nouvelles sécheresses. C’est ce qu’on appelle l’adaptation et pour le moment seuls 20 % des financements y sont consacrés.
«Les procédures pour accéder au Fonds vert sont assez compliquées», explique Luc Atropko
Deuxième priorité : simplifier les règles d’accès à ces financements. Par manque d’habitude et de savoir-faire, la plupart des pays d’Afrique ont du mal à monter des projets qui répondent aux critères internationaux. Ils veulent donc qu’on les aide, qu’on les forme et vite car 2020 c’est bientôt, et l’Afrique craint de ne pas être assez aguerrie pour décrocher des financements et de voir d’autres pays, plus avancés comme l’Inde, rafler toute la mise… C’est ce qui c’était produit après le protocole de Kyoto : sur les investissements Nord-Sud promis à l’époque, seuls 5 % avaient profité à l’Afrique. Un scénario que les négociateurs du continent ne veulent pas voir se répéter.
Les investissements du Fonds vert en Afrique
Parmi les huit premiers investissements du Fonds vert pour le climat de l'ONU, trois sont en Afrique. Deux sont destinés à l'adaptation au changement climatique au Sénégal et au Malawi. Le troisième investissement d'un montant de 25 millions de dollars passe par le fonds KawiSafi Ventures qui a pour vocation d'investir dans des PME dédiées à l'énergie verte, principalement des systèmes solaires.
La première entreprise financée au Rwanda est BBoXX, une entreprise britannique fondée en mars 2010 et spécialisée dans les installations solaires hors réseau à destinations des populations rurales non reliées au réseau national. Le Rwanda a pour objectif ambitieux d'offrir l'accès à l'électricité à 70% de sa population d'ici 2018, contre environ 20% actuellement. Et pour l'atteindre, il mise beaucoup sur de tels systèmes hors réseau.
A Gasira, à 50 km au nord de Kigali, Emmanuel Mugabushaka, un petit commerçant allume dans son salon un plafonnier et une petite télévision basse consommation reliés à un panneau photovoltaïque installé sur le toit de sa maison. « La batterie charge la journée. Donc le soir j'allume la lumière et ainsi mes enfants peuvent réviser leurs leçons », explique t-il à RFI. Fini donc les nocives lampes à kérosène. Comme Emmanuel, les 12.000 clients rwandais de BBoXX paient pendant trois ans via payement mobile un abonnement mensuel variant de 5 à 20 dollars et comprenant l'entretien des accessoires fournis.
Fin août BBoXX a été le premier investissement du fonds KawiSafi Ventures, soutenu par le Fonds vert pour le climat de l'ONU, et comme l'explique Laurent Van Houcke, un des co-fondateurs de BBoXX, l'entreprise a dû passer par une procédure rigoureuse : « Ils ont regardé que nos contrats, que nos comptes soient en ordre, que le modèle financier ait un sens économique. (...) et le plus compliqué c'est qu'il y a beaucoup d'entreprises dans le secteur donc en gros ils passent beaucoup de temps à comprendre les avantages compétitifs entre les différentes entreprises du secteur ».
Et selon le chef d'entreprise, investir sur le continent africain est parfois un défi :
« Beaucoup de fonds d'investissement veulent investir en Afrique, mais ce n'est pas toujours évident de trouver les équipes de gestion qui ont la connaissance et peut-être même parfois la rigueur pour gérer plusieurs millions de dollars d'investissements »; poursuit Laurent Van Houcke. Le financement de KawiSafi, va permettre à BBoXX de renforcer sa présence au Rwanda et au Kenya et déployer son modèle dans d'autres pays d'Afrique.