La semaine dernière encore, Fatou Bensouda avait prévenu : le procès ne doit pas servir à ouvrir le débat sur le véritable vainqueur de l'élection de 2010.
Peine perdue ! Pour cause, lors de ce procès historique devant la Cour pénale internationale, deux versions radicalement opposées de la crise s'affrontent.
D'un côté, la procureure accuse l'ex-président d'avoir plongé la Côte d'Ivoire dans le chaos en refusant de reconnaître sa défaite. De l'autre, les avocats de Laurent Gbagbo continuent de clamer sa victoire et accusent Alassane Ouattara d'avoir pris le pouvoir « par la force ».
« Les fondements d'une vraie réconcialiation »
L’un des avocats de la défense, Emmanuel Altit, a ainsi déclaré : « Il est donné à des juges internationaux et indépendants le pouvoir de dire non, le pouvoir de condamner les manœuvres d’intérêts économiques et politiques puissants […]. En proclamant la vérité, vous rendrez son histoire à la Côte d’Ivoire, vous rendrez leur dignité aux Ivoiriens et vous poserez enfin les fondements d’une vraie réconciliation. »
Les avocats de Laurent Gbagbo ont présenté leur client comme un « démocrate », un homme de « paix » et une victime de la « Françafrique ». Selon eux, les forces françaises ont cherché à « punir » l'ex-président pour avoir voulu s'opposer à l'ingérence de l'ancienne puissance coloniale.
« L’accord signé sous le nom d’ "accord de défense " donne la priorité de l’exploitation des ressources du pays à la France. C’est pour avoir envisagé de remettre en question, ainsi que de remettre en question le système du franc CFA, que Laurent Gbagbo sera condamné à la destitution par les autorités françaises », a déclaré Jennifer Naouri, l’une des avocates de l’ex-chef d’Etat.
« Recrutement de mercenaires »
Pour prouver leur thèse, les avocats pointent une « campagne de recrutement de mercenaires », lancée en 2010 au Burkina Faso. Les nouvelles recrues ont ensuite été transférées dans le nord de la Côte d'Ivoire, où elles auraient été entraînées en vue de l'offensive finale.
La défense va plus loin : cette offensive aurait été préparée en « sous-main » par Paris, accusé d'avoir armé les forces pro-Ouattara malgré un embargo des Nations unies.
Et de cela, la procureure de la CPI ne dit « rien » regrette Me Altit. « Rien » non plus sur les « les exactions commises par les partisans d'Alassane Ouattara », relève-t-il.
Source: Rfi.fr
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