Deux attaques simultanées ont eu lieu vers 4 h 00 TU (5 h 00, heure locale) dans la localité de Kolofota, située à l'extrême nord du Camaeroun, à une dizaine de kilomètres du Nigeria. Les hommes armés ont pris d'assaut et en même temps, la maison du sultan Seiny Boukar Lamine, et celle d'Amadou Ali, le vice-Premier ministre, également ministre de la Justice. Plusieurs personnes ont été tuées. D'autres ont été enlevées notamment le chef traditionnel lui-même ainsi que l'épouse du garde des Sceaux.
« Une attaque comme ça, en plein jour ! C'est vraiment un choc pour tout le monde », explique un habitant de la région. Les assaillants ont joué la surprise. Prenant d'assaut, en même temps et tôt le matin, les maisons du sultan et du vice-Premier ministre. Les cibles n'ont pas été choisies au hasard. Les deux propriétés sont parmi les plus connues à Kolofata.
Selon une source connaissant bien les lieux, la première est une grosse bâtisse avec plusieurs entrées et quelques gardes, comme beaucoup de chefferies. La seconde est un grand domaine avec différents bâtiments et plusieurs hectares de terrain.
L'assaut a fait plusieurs morts. Le sultan a été kidnappé tout comme la femme du Garde des Sceaux. Selon plusieurs sources, des membres de leurs familles auraient également été enlevés ou tués. Joint au téléphone, Amadou Ali visiblement ému, n'a pas souhaité répondre aux questions.
Le ministre de la Communication parle d'une « agression sauvage et brutale »
Issa Tchiroma-Bakary accuse Boko Haram de vouloir plonger la région dans l'obscurantisme, en chercher « à répandre la psychose et la peur ».
D'ailleurs quand on interroge les habitants, le sentiment de terreur semble se diffuser peu à peu. « Tout le monde est inquiet. On ne se sent pas protégés. Certains commencent même à se réfugier dans les grandes villes » , confie l'un d'eux.
Le Cameroun, comme d'autres pays de la région, a renforcé récemment sa lutte contre Boko Haram, après l'indignation internationale qui avait suivi l'enlèvement au Nigeria de plus de 200 lycéennes le 14 avril 2014. Les islamistes de Boko Haram ont longtemps considéré cette région frontalière comme un refuge, mais aussi un territoire de transit et d'approvisionnement en armes et explosifs.
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