Ça ne vous a jamais choqué, ces images, lors des cérémonies officielles de grands événements religieux quand dans le plan large du khalife, vous apercevez la tronche recueillie d'hommes d'affaires qui se sont arrangés pour être à ses côtés, le temps des discours . Il y a également cette course effrénée vers le talibé nanti qui aura mobilisé les médias et montré qu'il a sacrifié pour l'occasion 100 boeufs, 10 chameaux, 700 moutons et une armée de poulets...Parfois cet homme d'affaires gâté par le destin n'a pas payé le salaire de ses agents, ou un de ses proches court derriére une audience pour se faire acheter une ordonnance de 10 000 FCfa. La religion, pour ces personnes qui ont du mérite ça dépend de ce l'on met dans ce mot, c'est d'exister par le m'as-tu-vu, l'ostentation débridée. Le désir de paraître comme le talibé modéle. Le fils de la maison, généreux, travailleur, l'ami majuscule du khalife qui ne manque jamais de lui faire les cadeaux, les plus sophistiqués.
C'est bien tout ça. Mais ça finit par montrer aux yeux de beaucoup de fidéles, le caractére opportuniste de la religion sous nos cieux. Et l'idée selon laquelle, le matériel a plus de prisme que le spirituel. Dieu nous en garde!
Ça nous change des péres fondateurs, enseignants chevronnés, ascétes convaincus qui avaient pour seul critére de vérité dans leur rapport avec leurs talibés la foi et la crainte révérentielle... Tout ça est derriére nous. Ou presque.
Au Sénégal, la religion est une belle vitrine pour se parer des oripeaux d'une belle âme, d'un homme vertueux pétri de valeurs morales et religieuses...la religion confére une virginité aux truands les plus roublards, aux tartuffes difficiles à apprivoiser. Alors quand une initiative comme Touba Ca Kanam sort des sentiers battus, adoptant une démarche originale, loin de tout voyeurisme totalement aux antipodes de ce que l'on voyait dans les "Khawarés batrré" où l'anonymat et le désinterêt comptaient pour beaucoup dans l'adhésion. Parce que l'idée de Touba Ca Kanam était d'avoir une cotisation permanente mensuelle de 1000 FCfa. Ni vu ni connu.
Mais là avec, cette campagne pour l'assainissement de la ville menée tambour battant par Touba Ca Kanam. L'on retourne dans le jeu favori de l'exhibitionnisme de mauvais aloi. Chacun se faisant de la publicité gratuite photo à l'appui sur Touba Ca Kanam... et comme au Grand thêàtre national, c'est le défilé des grands pontes de ce pays, mais aussi des délinquants à cols. Blanc: peoples en mal de visibilité, artistes paumés, personnages ambigüs...tous se bousculent pour avoir droit au chapitre... Faussant l'idée premiére que dans le sentier d'Allah et de Touba Ca.kanam, celui qui a versé 1000 FCfa à la sueur de son front, et le sombre homme d'affaires qui a mis sur la table une dizaine ou centaine de millions de FCfa ne seraient pas habités par la même conviction.
Il y a moyen de rappeler le dernier sermon du prophéte notre modéle à tous: «Aucune personne n’est supérieure à une autre, si ce n’est en piété et en bonnes actions. Vous savez que chaque musulman est le frère de tous les autres musulmans. Vous êtes tous égaux."
Attention Touba Ca Kanam, le fait d'afficher de façon si ostensible vos contributeurs peut ouvrir la porte à toutes les dérives. Et certains pourraient y voir une forme d'arnaque qui ne dit pas son nom sous le sceau de la ville religieuse de Touba. Surtout que l'argent n'aime pas le bruit. Dieu reconnaitra les siens...
Par Mor Talla Gaye journaliste
C'est bien tout ça. Mais ça finit par montrer aux yeux de beaucoup de fidéles, le caractére opportuniste de la religion sous nos cieux. Et l'idée selon laquelle, le matériel a plus de prisme que le spirituel. Dieu nous en garde!
Ça nous change des péres fondateurs, enseignants chevronnés, ascétes convaincus qui avaient pour seul critére de vérité dans leur rapport avec leurs talibés la foi et la crainte révérentielle... Tout ça est derriére nous. Ou presque.
Au Sénégal, la religion est une belle vitrine pour se parer des oripeaux d'une belle âme, d'un homme vertueux pétri de valeurs morales et religieuses...la religion confére une virginité aux truands les plus roublards, aux tartuffes difficiles à apprivoiser. Alors quand une initiative comme Touba Ca Kanam sort des sentiers battus, adoptant une démarche originale, loin de tout voyeurisme totalement aux antipodes de ce que l'on voyait dans les "Khawarés batrré" où l'anonymat et le désinterêt comptaient pour beaucoup dans l'adhésion. Parce que l'idée de Touba Ca Kanam était d'avoir une cotisation permanente mensuelle de 1000 FCfa. Ni vu ni connu.
Mais là avec, cette campagne pour l'assainissement de la ville menée tambour battant par Touba Ca Kanam. L'on retourne dans le jeu favori de l'exhibitionnisme de mauvais aloi. Chacun se faisant de la publicité gratuite photo à l'appui sur Touba Ca Kanam... et comme au Grand thêàtre national, c'est le défilé des grands pontes de ce pays, mais aussi des délinquants à cols. Blanc: peoples en mal de visibilité, artistes paumés, personnages ambigüs...tous se bousculent pour avoir droit au chapitre... Faussant l'idée premiére que dans le sentier d'Allah et de Touba Ca.kanam, celui qui a versé 1000 FCfa à la sueur de son front, et le sombre homme d'affaires qui a mis sur la table une dizaine ou centaine de millions de FCfa ne seraient pas habités par la même conviction.
Il y a moyen de rappeler le dernier sermon du prophéte notre modéle à tous: «Aucune personne n’est supérieure à une autre, si ce n’est en piété et en bonnes actions. Vous savez que chaque musulman est le frère de tous les autres musulmans. Vous êtes tous égaux."
Attention Touba Ca Kanam, le fait d'afficher de façon si ostensible vos contributeurs peut ouvrir la porte à toutes les dérives. Et certains pourraient y voir une forme d'arnaque qui ne dit pas son nom sous le sceau de la ville religieuse de Touba. Surtout que l'argent n'aime pas le bruit. Dieu reconnaitra les siens...
Par Mor Talla Gaye journaliste