Campagne internationale contre Jammeh - DUGA : la porte qui mène vers l'alternance en Gambie

Le Régime de Yaya Jammeh est un cancer qui ne cesse de gangréner la démocratie et la stabilité dans la sous-région. «Meurtres, persécutions, banditisme, ballonnement de la liberté de la presse, recèle d'arme et banditisme», tout y passe selon, le Democratic Union of Gambian Activists (DUGA). En visite au Sénégal, les membres de cette organisation basée au Etats-Unis veulent appuyer sur l’accélérateur pour débarquer «le dictateur gambien». Ils cherchent les link nécessaires pour atteindre leurs objectifs. Après des actions phares aux Etats unis lors de la visite de Yaya Jammeh, ils ont initié une vaste campagne de dénigrement et veulent faire rallier à leur cause Yen a marre, les organisations de défense des droits humains du Sénégal, les nations unies, bref tous ceux qui peuvent aider pour l’instauration d’une démocratie dans ce pays. Dans cette campagne l’organisation veut passer par le Sénégal pour «DUGA» (entrer en langue locale - wolof gambien) et parachever leur lutte. Ils ont été ce jeudi 13 février 2014 l’invité de la rédaction du journal en ligne basé à Dakar, PressAfrik.com. Pa Samba Jow, ancien reporter du journal News Citizen a porté leur parole. Entretien…



Liberté de la presse et expulsion de journalistes

Il fut un temps où six journalistes ont été arrêtés parce qu'ils avaient simplement traité un communiqué de presse qui pourtant avait été confirmé. La Sénégambie nous appartient et nous n'écartons pas d'organiser une grande marche contre Yaya Jammeh, nous travaillons avec Yen a marre, Cicodev, Amnesty. On ne peut pas comprendre que les Sénégalais s'insurgent contre les pratiques du régime et refusent qu'un Gambien ne parle de son pays. Ce n'est pas possible le Sénégal est un pays de démocratie, Yaya Jammeh ne doit pas justifier une perte de vitesse en matière de liberté de presse. Si on expulse un gambien venu se refugié ici, c'est le livrer au bourreau simplement. Sénégal est notre fierté nous Sénégambiens donc l'Etat doit éviter de tomber dans le piège de Yaya Jammeh.


Yaya, le conflit Casamançais et la vie des 700 000 Sénégalais

Gambia est dans le Sénégal. On ne peut pas dire qu'on peut éradiquer le problème gambien sans passer par le Sénégal. Les liens de parenté entre les deux peuples sont trop forts. Il n'y a que la langue coloniale qui fait la différence. On a le soutien d'Article 19 qui n'a pas de partie pris. On a rencontré Yen a marre, Assane Dioma Ndiaye, Cicodev. Nous voulons que le Sénégal joue sa partition dans cette bataille. Le feu couve en Gambie et si le Sénégal ne fait rien, il risque de subir les contrecoups. Il y a plus de 700.000 sénégalais recensés en Gambie. Yaya Jammeh a le culot de les expulser. La population gambienne fait 1.700.000 habitants. Le problème gambien a comme répercussion le conflit casamançais. C'est Yaya Jammeh qui arme la rébellion casamançaise. D'où le nécessaire soutien du Sénégal. Le problème de la frontière, c'est l'entêtement de Yaya Jammeh.


Liberté et responsabilité du gouvernement devant le peuple

Nous sommes impressionnés par cet esprit de liberté et de démocratie qu'il y a au Sénégal grâce à une bonne sensibilisation. Le gouvernement sénégalais a peur de la pression populaire. Il faut qu'on arrive à calquer ce qui se passe ici en Gambie. La prochaine étape, ça sera DUGE Gambie, entrer par la porte pour accéder au ventre. On a fait des actions prises de l'ambassade, siège de son hôtel aux USA, ce qui reste, c'est d'entrer en Gambie pour bouter Yaya Jammeh hors du palais, du pays.


Yaya Jammeh : le poltron

Quand Yaya Jammeh était venu aux USA. On l'avait tenu en otage à son hôtel. C'est un poltron parce qu'il avait peur de sortir. Sa femme est sortie par une porte dérobée de l'hôtel. Hors du pays, il ne peut rien faire. On a aussi pris en otage l'ambassade de Gambie aux USA. On nous avait même emprisonnés pendant trois jours. Un fou heureux qui a son livre, son chapelet, sa canne et se pavane en Afrique.


Yaya Jammeh « un habitué de la torture »

Yaya est coutumier des faits, des exactions contre les journalistes et opposants. Il y a 14 ans, il avait tué des gens. Au Sénégal aucun leader n'agit comme tel, il y a la démocratie et de solides institutions. Nous avons initié beaucoup d'actions notamment des marches. Il s'est accaparé des richesses du pays et persécute les gens. Nous voulons qu'aucun leader ne puisse faire comme Yaya. Nous voulons d'un pays où peut organiser des élections libres et démocratiques. Yaya Jammeh est juste un obstacle. C'est la suite qui est le plus important. Aucun régime ne pourra nous imposer quoique ce soit. Ils ont instrumentalisé des agents qui demandent et mènent une campagne pour que toute personne désireuse de dénoncer le régime. Il a radié 124 policiers. Gambie n'acceptera plus cela.

Lobby et propagande

Nous avons organisé beaucoup de conférences pour obtenir l'unité des Gambiens à notre cause. On collabore avec tous ceux qui sont contre Yaya Jammeh. Nous ne faisons pas de la politique, on ne s'accompagne pas avec un politique qui ont une courte vision qui est d'accéder à la magistrature suprême. Nous nous disons que la bataille contre Yaya Jammeh ne peut simplement pas se tenir aux USA. En Gambie, nous faisons des trafics et des messages radio postés sur des places stratégiques. Nous évitons toute confrontation.


La Rédaction

Jeudi 13 Février 2014 13:32


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