Le dialogue de sourd se poursuit. Un mois après leur annonce fracassante, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a encore « exhorté » le Mali, le Niger et le Burkina Faso « à reconsidérer leur décision ». La Cédéao compte même engager des échanges avec l'Union africaine (UA), l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), les Nations unies et d'autre partenaires internationaux ou bilatéraux pour « convaincre les trois États membres de rester ».
La Cédéao rappelle toujours les modalités de départ prévues par son Traité révisé, avec notamment un délai d'un an.
Il y a trois semaines, les trois pays avaient pourtant déjà réitéré « le caractère irréversible » de leur décision et avancé des arguments juridiques prouvant, à leurs yeux, la caducité des textes officiels : départ « sans délai », un point c'est tout.
Levées des sanctions et plaidoyer financier
Pour continuer de plaider le maintien, la Cédéao a mis fin samedi aux sanctions qui frappaient le Niger. C'est le geste le plus notable. Elle a aussi accepté de lever les restrictions imposées au recrutement de Maliens pour des postes au sein des institutions communautaires. Un geste moins fort mais, plus que jamais, c'est l'intention qui compte ici.
Côté portefeuille et développement, le communiqué final de la Cédéao détaille également tous les financements et programmes en cours dont les trois pays sahéliens devraient être privés en cas de retrait : 230 millions de dollars pour le Programme régional d'appui à la résilience des systèmes alimentaires, 215 millions de dollars pour le Programme régional d'appui au pastoralisme au Sahel, plus de 100 millions de dollars pour le Projet d'appui régional à l'initiative pour l'irrigation au Sahel...
Source RFI