Michel Djotodia a commencé par revenir sur l'attaque de Bangui le 5 décembre dernier par les anti-balaka. Pour lui, c’est clair : ces violences ont été commises par des hommes fidèles à son prédécesseur et orchestrées depuis l'étranger. « François Bozizé et ses complices, créateurs du Froca et des anti-balaka, égorgent, massacrent des Centrafricains innocents, alors qu’ils se trouvent à l’abri avec leurs familles à l’étranger », a-t-il dénoncé.
Faut-il y voir une confrontation entre communautés ? « Certainement pas », pour Michel Djotodia. Ce qu’il appelle « le soi-disant conflit interreligieux » est en réalité une manipulation, assure-t-il. « Moi qui vous parle, ma mère est chrétienne. Quel conflit va-t-il y avoir dans notre famille ? Je vais me mettre à taper ma mère ? », a-t-il lancé.
Faux aussi, l’accrochage qui a opposé des Tchadiens à des Burundais de la Misca. Selon Michel Djotodia, les deux contingents ont été attaqués par des anti-balaka et se sont défendus.
La conférence de presse a également été l’occasion de revenir sur les propos tenus par Abakar Sabone, le propre chargé de mission de Michel Djotodia et chef d'une faction Seleka. Il avait menacé, dimanche, d'aller dans le nord du pays et de faire sécession. Comme son Premier ministre Nicolas Tiangaye l'avait fait avant lui, le président de la transition a condamné ces propos : « Monsieur Abakar Sabone a fait ces déclarations de son propre chef, et elles n’engagent que sa personne. De tels comportements méritent une sanction sévère pour que cela serve d’exemple à des aventuriers. C’est un comportement inadmissible pour le responsable de haut rang qu’est monsieur Sabone. »
Quant au limogeage de trois ministres et du directeur du trésor la semaine dernière, « c'est de la cuisine interne, c'est réglé », a lâché le président. Qui leur laisse même une porte ouverte en vue du prochain remaniement annoncé : « Ils peuvent revenir. Ils sont centrafricains, ils sont chez eux. »
Source : Rfi.fr