Officiellement, la France est en Centrafrique en appui de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca), et à Paris, les responsables gouvernementaux et militaires n’ont de cesse de célébrer le travail des militaires africains sur place. Mais il n’empêche que le gouvernement français ne masque pas son désir d’être soutenu par des partenaires européens, et pas seulement symboliquement ou moralement.
Depuis le début de la semaine, à Paris on dit espérer des renforts européens au sol. Plusieurs pays ont même été évoqués comme la Belgique dont les responsables se sont abstenus de confirmer. A Berlin et à Londres, il est même précisé que cela n’est pas envisagé à ce stade. Le Conseil européen de Bruxelles sera donc l’occasion d’en rediscuter.
Aide encore minime
« La situation humanitaire reste dramatique depuis les événements d’il y a dix jours, […]puisque l’on est à plus de 200 000 déplacés uniquement sur la ville de Bangui et on vient de découvrir 40 000 autres déplacés à l’extérieur, qui étaient complètement isolés, témoigne Patrick Lambrecht, responsable Afrique centrale de l'Office d'aide humanitaire de l’Union Européenne (Echo). L’aide humanitaire qui est apportée reste encore minime du fait surtout de l’insécurité persistante dans la capitale et à l’intérieur du pays. Il est très difficile d’accéder aujourd’hui aux populations. »
« En termes de réponses, poursuit Patrick Lambrecht, l’Union européenne est bien sûr toujours le premier bailleur, avec aujourd’hui près de 40 millions d’euros d’engagés sur la crise centrafricaine, et chose unique, qui n’a pas été faite depuis vingt ans, il y a eu la mise en place d’un système d’aides direct : on va acheminer, dès la semaine prochaine, des abris, des tentes, pour 100 000 personnes sur la ville de Bangui, afin d’améliorer les conditions de vie des populations. »
Financement des opérations extérieures
Au menu également des discussions, à Bruxelles, la création d’un fonds commun de financement des opérations extérieures, souhaitée par le gouvernement français. Là aussi, les partenaires de la France sont prudents. A Paris, on ne table d’ailleurs pas sur un début de concrétisation avant le milieu de 2014, ce qui montre qu’il faut sans doute encore en parler longuement.
Source : Rfi.fr