Centrafrique: personnalités sanctionnées, les raisons d'un choix

Interdictions de voyager, gels des avoirs, trois personnalités centrafricaines font l'objet de sanctions ciblées du Conseil de sécurité de l'ONU. François Bozizé, Nourredine Adam et Levy Yakété. Pourquoi cette liste ne comporte-t-elle que trois noms ? Et pourquoi ceux-là ?



Milicien anti-balaka de la ville de Bossembele au nord-ouest de Bangui, le 24 février 2014. REUTERS/Camille Lepage

L'ancien président François, Bozizé est dans le collimateur de la communauté internationale depuis longtemps, accusé de financer les anti-balaka qu'il tenterait de fédérer.

Moins exposé, Nourredine Adam, est l'un des fondateurs de la Seleka et l'un des principaux artisans de la chute du régime Bozizé. Lui pourrait être gêné par l'interdiction de voyager. Ces derniers mois Nourredine Adam a beaucoup pris l'avion. On l'a vu au Bénin, au Cameroun. Et selon le comité des sanctions de l'ONU, il a sillonné les pays du Golfe pour obtenir des fonds en faveur de la Seleka. « Sans sa participation, la Seleka aurait été vraisemblablement incapable d'arracher le pouvoir à François Bozizé », indique le texte onusien.

A son actif encore, le Comité extraordinaire de la défense des acquis démocratiques (Cedad), sa police politique personnelle qui s'est rendue coupable d'exactions multiples sous le régime Djotodia. Mais si celui qui était considéré comme le numéro 2 du régime Seleka fait l'objet de sanctions, ce n'est pas le cas du numéro 1. Michel Djotodia s'est assuré de pouvoir couler des jours paisibles au Bénin  avant de rendre le pouvoir en janvier dernier.

→ A (RE)LIRE : L’ONU sanctionne François Bozizé, accusé de déstabiliser la RCA

Levy Yakété, l'ancien conseiller

Enfin, côté anti-balaka, le sanctionné s'appelle Levy Yakété. Cet ancien conseiller de Bozizé, réfugié en France depuis des mois, a été très actif juste avant la prise de Bangui. En décembre 2012, il avait créé la Coalition citoyenne d’opposition aux rébellions armées (Cocora), une milice de jeunes qui voulaient protéger le régime contre l'avancée de la Seleka. Milice qu'il pourrait avoir réactivée pour renforcer les anti-balaka ; les anti-balaka dont le coordinateur général Edouard Patrice Ngaissona ne figure pas parmi les sanctionnés. Levy Yaketé, a réagi ce samedi, sur le choix de la liste.

Cette liste proposée par la France était beaucoup plus longue au départ, explique une source diplomatique. Elle a fait l'objet de négociations entre pays. Mais le comité des sanctions va poursuivre son travail et elle va probablement s'allonger à nouveau.

Source : Rfi.fr
 



Dimanche 11 Mai 2014 02:51


Dans la même rubrique :