Les habitants de Bangui ont tous parlé des anti-balakas, ces milices d'auto-défense qui, par le passé, étaient essentiellement munies d'armes traditionnelles. Mais pour beaucoup d'observateurs, il est difficile d'imaginer qu'ils ont pu seuls mener une attaque coordonnée sur trois lignes de front et notamment attaquer le camp militaire Kassai.
Par ailleurs, les assaillants de ce matin disposaient d’armes lourdes, d’armement modernes et pas seulement des armes traditionnelles utilisées par le passé par les anti-balakas.
De sources concordantes, l'ambassadeur de France et le représentant spécial de l'ONU ont été invités, après l'attaque, par le président Djotodia dans sa résidence. Le chef de l'Etat centrafricain leur a montré des armes - des Aka 47 - qui auraient été saisies chez le ministre de la sécurité, Josué Binoua, un ancien du régime Bozizé, passé dans le camp Djotodia.
« Josué Binoua est, depuis plusieurs mois, dans le collimateur de la Seleka », indique une source onusienne avant d’ajouter que « l'ancienne rébellion l'accusait de vouloir réduire son influence sur les services de sécurité de l'Etat mais rien encore ne permet, aujourd'hui, de confirmer les soupçons des autorités », a affirmé cette source.
Le chef de la sécurité présidentielle, le général Arda, a également cité le nom de l'ancien chef d'Etat-major des Forces armées centrafricaines (FACA) de François Bozizé, le général Jean-Pierre Dolewaya, expliquant que c'étaient les assaillants, faits prisonniers, qui l'auraient désigné comme leur chef militaire.
« Le contexte est très volatile et propice aux règlements de comptes », estime un observateur de la vie politique centrafricaine.
Source : Rfi.fr