Au centre Don Bosco de Bangui, le père Evita accueillait, il y a quelques semaines encore, près 45 000 déplacés. Aujourd'hui, ils ne sont plus que 10 000. Selon lui, plusieurs quartiers sont désormais relativement sûrs et la saison des pluies pousse les gens à regagner leurs domiciles. Au camp Mpoko - qui accueillait au plus fort de la crise près de 100 000 personnes - Medecins Sans Frontières (MSF) fait le même constat. Aujourd'hui, le site n'accueille plus que 60 000 personnes. Mais, tout comme le père Evita, Mathieu Fourtoul, le responsable de la communication de MSF Bangui, relativise ce retour. Le mouvement reste fragile et au moindre coup de feu, c'est de nouveau l'afflux.
« La réalité, derrière ces chiffres, c’est une situation qui n’est pas normalisée. Donc, dès qu’on a un retour des tensions dans les quartiers, les gens reviennent dans les camps. Du coup, parler de retour est beaucoup trop prématuré », a-t-il dit à RFI avant d’ajouter qu’il y a surtout des retours de personnes « dans les camps, la nuit, pour venir y dormir et à ce moment là, nous avons une population qui grossit dans les camps à la tombée du soleil ».
Si certains osent rentrer, ce n'est pas le cas des musulmans. « La communauté musulmane n’est pas en train de revenir dans les quartiers car il n’y a pas de sécurité ni de protection physique. Les gens se maintiennent donc dans les endroits où elles se sentent plus protégées », a pour sa part expliqué à RFI Guiseppe Loprete, chef de mission de l'Organisation internationale des migrations (OIM). Au total, selon l'OIM, dans 80% de la capitale, la situation n'est toujours pas normalisée.
Source : Rfi.fr