Madické Diakhaté dit «Collot» a été rappelé à Dieu. Laissant dernière lui une ville orpheline. Le philosophe Marcel Proust dit, avec sagesse, dans Le Temps Retrouvé que « les chagrins, serviteurs atroces, irremplaçables et, qui, par des voies souterraines nous mènent à la vérité et à la mort».
Madické Diakhaté, en excellent footballeur, ne pouvait choisir meilleur moment pour répondre à l’appel du Seigneur. Il est parti alors que la première Coupe du Monde organisée en terre africaine bat son plein en Afrique du Sud. L’homme était un talentueux footballeur. Ce qui lui a valu durant le reste de sa vie, le sobriquet «Collot » en référence à Hervé Collot le footballeur de Nancy.
Reporter et envoyé spécial du quotidien national «Le Soleil» à Saint Louis lors des élections locales de mars 2009, j’ai bénéficié du soutien de Cheikh Madické. Il m’avait beaucoup aidé dans mes reportages sur la ville de Mame Coumba Bang.
Je me rappelle, un matin sur l’île, sous la véranda d’un hôtel, il me disait: « Jeune homme tu peux toujours compter sur moi pour toutes informations relatives à Saint Louis, d’hier à d’aujourd’hui. Cette ville reste ma seule passion».
En ce moment, la réhabilitation du mythique pont Faidherbe était sur toutes les lèvres. Il m’a révélé que le pont a été construit par l’administration coloniale sous la bannière du Général Faidherbe. Il a été inauguré en 1897 par le gouverneur André Lebou. 111 ans après, le pavé vétuste était parsemé de troues. Les lames tranchantes des fers détachés endommageaient les pneus des automobilistes.
«A l’heure actuelle, disait-il, la seule inquiétude des Saint Louisiens et Saint Louisiennes est que ce pont ne devienne un autre Joola. C’est une peur justifiée dans la mesure où de gros porteurs attirés par le poisson le traversent régulièrement en y laissant des stigmates à cause de leur poids. Ils le traversent au moins mille fois par jour. Ce qui explique un peu la cacophonie de la ferraille qui constitue le pavé. Plus inquiétant, maintenant, c’est la charpente qui tangue ».
Et, il a ajouté « je ne cherche pas à être un oiseau de mauvaise augure, mais imaginons que ce pont s’effondre. Quelle serait la situation que vivraient les populations de cette ville» ? Avant de confier que ce pont est à Saint Louis ce «que le nez est au visage ». Malheureusement, il ne verra plus le Pont Faidherbe dont les travaux de réhabilitation sont en cours.
C’est toujours lui qui m’a appris que Guet Ndar est le premier quartier de la ville de Saint-Louis. D’ailleurs, cette localité de la langue de Barbarie située entre Gokhou-Mbathie et l’hydrobase, abrite également la première mosquée de la ville-île. Par sa nature géographique, Guet-Ndar fut le pied à terre de la puissance coloniale.
J’ai su beaucoup de chose sur l’histoire de la vielle ville de Saint Louis grâce à cet homme généreux et cultivé. Toujours disponible quand il s’agit de parler de sa ville natale. Toujours correcte dans la mise, il incarnait l’élégance. Collot est allé se reposer à l’âge de 71ans.
Les souvenirs de nos différentes conversations sur Ndar se bousculent dans ma tête. Un jour, je me rappelle lui avoir suggéré d’écrire un livre sur Saint Louis. Mais, il m’a répondu, avec humilité, que des écrivains comme le Colonel Moumar Guèye relèveront ce défi par devoir de mémoire. Par ces quelques lignes, je tiens à rendre un hommage à cet homme exceptionnel.
Collot, une mémoire, un monument de Saint Louis s’en est allé. Je souhaite que la terre de Ndar, qu’il a tant choyée, lui soit légère. Repose en paix à Thiaka Ndiaye.
Madické Diakhaté, en excellent footballeur, ne pouvait choisir meilleur moment pour répondre à l’appel du Seigneur. Il est parti alors que la première Coupe du Monde organisée en terre africaine bat son plein en Afrique du Sud. L’homme était un talentueux footballeur. Ce qui lui a valu durant le reste de sa vie, le sobriquet «Collot » en référence à Hervé Collot le footballeur de Nancy.
Reporter et envoyé spécial du quotidien national «Le Soleil» à Saint Louis lors des élections locales de mars 2009, j’ai bénéficié du soutien de Cheikh Madické. Il m’avait beaucoup aidé dans mes reportages sur la ville de Mame Coumba Bang.
Je me rappelle, un matin sur l’île, sous la véranda d’un hôtel, il me disait: « Jeune homme tu peux toujours compter sur moi pour toutes informations relatives à Saint Louis, d’hier à d’aujourd’hui. Cette ville reste ma seule passion».
En ce moment, la réhabilitation du mythique pont Faidherbe était sur toutes les lèvres. Il m’a révélé que le pont a été construit par l’administration coloniale sous la bannière du Général Faidherbe. Il a été inauguré en 1897 par le gouverneur André Lebou. 111 ans après, le pavé vétuste était parsemé de troues. Les lames tranchantes des fers détachés endommageaient les pneus des automobilistes.
«A l’heure actuelle, disait-il, la seule inquiétude des Saint Louisiens et Saint Louisiennes est que ce pont ne devienne un autre Joola. C’est une peur justifiée dans la mesure où de gros porteurs attirés par le poisson le traversent régulièrement en y laissant des stigmates à cause de leur poids. Ils le traversent au moins mille fois par jour. Ce qui explique un peu la cacophonie de la ferraille qui constitue le pavé. Plus inquiétant, maintenant, c’est la charpente qui tangue ».
Et, il a ajouté « je ne cherche pas à être un oiseau de mauvaise augure, mais imaginons que ce pont s’effondre. Quelle serait la situation que vivraient les populations de cette ville» ? Avant de confier que ce pont est à Saint Louis ce «que le nez est au visage ». Malheureusement, il ne verra plus le Pont Faidherbe dont les travaux de réhabilitation sont en cours.
C’est toujours lui qui m’a appris que Guet Ndar est le premier quartier de la ville de Saint-Louis. D’ailleurs, cette localité de la langue de Barbarie située entre Gokhou-Mbathie et l’hydrobase, abrite également la première mosquée de la ville-île. Par sa nature géographique, Guet-Ndar fut le pied à terre de la puissance coloniale.
J’ai su beaucoup de chose sur l’histoire de la vielle ville de Saint Louis grâce à cet homme généreux et cultivé. Toujours disponible quand il s’agit de parler de sa ville natale. Toujours correcte dans la mise, il incarnait l’élégance. Collot est allé se reposer à l’âge de 71ans.
Les souvenirs de nos différentes conversations sur Ndar se bousculent dans ma tête. Un jour, je me rappelle lui avoir suggéré d’écrire un livre sur Saint Louis. Mais, il m’a répondu, avec humilité, que des écrivains comme le Colonel Moumar Guèye relèveront ce défi par devoir de mémoire. Par ces quelques lignes, je tiens à rendre un hommage à cet homme exceptionnel.
Collot, une mémoire, un monument de Saint Louis s’en est allé. Je souhaite que la terre de Ndar, qu’il a tant choyée, lui soit légère. Repose en paix à Thiaka Ndiaye.