Malgré toute la polémique qu’il y a autour, on peut tout de même se donner bonne conscience et se résoudre à reconnaître quelques bons côtés au Monument de la renaissance africaine. Grâce à la mamelle qui la porte, la statue de Me Wade est censée être plus haute que la Tour Eiffel qui fait la fierté de Paris et la Statue de la Liberté, sans laquelle New York ne serait plus la même. Si c’est le cas, il y a bien là de quoi être fier puisque désormais, dès qu’on parlera de Dakar, on pensera aussitôt au Monument de la renaissance africaine. Les touristes vont donc se précipités par millions à Dakar, remplir les hôtels, rien que pour contempler l’œuvre colossale de l’immense artiste Abdoulaye Wade. Il ne restera qu’à se baisser au bas du monument pour ramasser les retombées financières de la statue de la renaissance africaine. Me Wade l’a si bien compris qu’il a décidé de s’adjuger les 35 % de cette manne financière attendue au titre de la propriété intellectuelle. On ne peut honnêtement pas le lui reprocher. Personne ne peut empêcher à un créateur de vouloir jouir du fruit de son œuvre. Ce sont finalement les artistes sénégalais qui vont tirés le plus grand bénéfice de cette affaire. En voyant la facilité avec laquelle Wade va profiter du fruit de son œuvre, on pense logiquement que les créateurs n’auront plus de souci à se faire pour leurs droits d’auteur. Rien n’est moins sûr, puisqu’ils attendent encore l’application de la fameuse loi sur les droits d’auteur et droits voisins votée à l’Assemblée nationale depuis près de deux ans.
Mais franchement, qu’est ce que les Sénégalais ont à faire de tout cela ? Et puis d’ailleurs comment leur faire comprendre que ce tas de bronze élevé sur une colline a coûté la bagatelle de 12 milliards de francs Cfa. On comprend qu’il y ait des gens qui s’indignent de voir autant d’argent englouti pour la construction d’une simple statue. Même si c’est pour prouver au monde qu’on est un panafricaniste convaincu. C’est un luxe qu’un pays comme le Sénégal ne peut se permettre par les temps qui courent. Normal donc que ce machin grotesque finisse par devenir le monument de la discorde. Et au fur et à mesure que la statue « conçue » par Me Wade prend de la hauteur, la polémique enfle, et on en apprend un peu plus sur l’opération montée pour financer sa construction. On ne peut s’empêcher de l’assimiler à une escroquerie. Une arnaque aussi gigantesque que le monument dont elle a permis la réalisation. Encore qu’il a fallu tirer les vers du nez aux principaux protagonistes. C’est quand même un journal et un député qui ont découvert le pot aux roses avant que les personnes impliquées daignent avouer au grand jour que l’opération n’avait rien d’illégal. C’est encore un organe de presse qui a révélé que Me Wade avait enregistré à son nom la statue de la liberté. Mais le clou, c’est quand l’artiste Wade révèle qu’il va s’octroyer 35% des retombées financières espérées du monument, pour financer les cases des tous petits, à travers sa fondation à créer. Fondation qui sera présidée par son fils. Avouons-le, c’est très malin. Imposer aux Sénégalais un monument qu’ils n’ont pas demandé, prendre leur argent pour sa réalisation et faire main basse sur les 35% des recettes. Il faut le faire et Wade l’a fait. Et pour entourer toute cette opération d’un semblant de légalité, Wade annonce qu’il va signer un contrat avec l’Etat. Mais quand c’est la même personne qui crée l’œuvre et se la commande à elle-même cela s’appelle du conflit d’intérêt. Espérons seulement qu’il ne poussera pas l’ironie jusqu’à apposer sa signature pour les deux parties contractantes : comme chef de l’Etat et comme artiste. Un contrat entre l’Etat et la personne qui l’incarne. On est là en face d’un imbroglio juridique qui donne matière à réflexion aux spécialistes du droit qui pourront en faire une étude de cas pour leurs étudiants dans les travaux dirigés.
En tout cas, une des choses qu’on retiendra au moins de Wade, à son départ du pouvoir, c’est qu’il aura construit en deux mandats plus de statues que les socialistes en 40 ans (Ce que j’avais appelé dans une chronique précédente des empreintes indélébiles). Sa première fierté, dès son arrivée au pouvoir en 2000, c’était la Place du Millénaire, mais les « très belles » réalisations de son fils sur la corniche lui ont ravi la vedette. Alors, il lui fallait une autre œuvre qui marque plus les esprits. Rien de mieux qu’une statue surélevée sur une colline et visible à plusieurs kilomètres à la ronde. Œuvre unique au Sénégal mais très familière dans les pays où le culte de la personnalité est très ancré dans les moeurs. Ce n’est certainement pas un hasard si ce sont des nord-coréens, spécialistes en monument-idole, qui ont été choisis pour sa construction. En Corée du nord aussi, un président prépare son fils à lui succéder. Seulement chez lui, c’est la règle, et donc il ne s’en cache pas. Ce n’est peut-être qu’une simple coïncidence.
Mais franchement, qu’est ce que les Sénégalais ont à faire de tout cela ? Et puis d’ailleurs comment leur faire comprendre que ce tas de bronze élevé sur une colline a coûté la bagatelle de 12 milliards de francs Cfa. On comprend qu’il y ait des gens qui s’indignent de voir autant d’argent englouti pour la construction d’une simple statue. Même si c’est pour prouver au monde qu’on est un panafricaniste convaincu. C’est un luxe qu’un pays comme le Sénégal ne peut se permettre par les temps qui courent. Normal donc que ce machin grotesque finisse par devenir le monument de la discorde. Et au fur et à mesure que la statue « conçue » par Me Wade prend de la hauteur, la polémique enfle, et on en apprend un peu plus sur l’opération montée pour financer sa construction. On ne peut s’empêcher de l’assimiler à une escroquerie. Une arnaque aussi gigantesque que le monument dont elle a permis la réalisation. Encore qu’il a fallu tirer les vers du nez aux principaux protagonistes. C’est quand même un journal et un député qui ont découvert le pot aux roses avant que les personnes impliquées daignent avouer au grand jour que l’opération n’avait rien d’illégal. C’est encore un organe de presse qui a révélé que Me Wade avait enregistré à son nom la statue de la liberté. Mais le clou, c’est quand l’artiste Wade révèle qu’il va s’octroyer 35% des retombées financières espérées du monument, pour financer les cases des tous petits, à travers sa fondation à créer. Fondation qui sera présidée par son fils. Avouons-le, c’est très malin. Imposer aux Sénégalais un monument qu’ils n’ont pas demandé, prendre leur argent pour sa réalisation et faire main basse sur les 35% des recettes. Il faut le faire et Wade l’a fait. Et pour entourer toute cette opération d’un semblant de légalité, Wade annonce qu’il va signer un contrat avec l’Etat. Mais quand c’est la même personne qui crée l’œuvre et se la commande à elle-même cela s’appelle du conflit d’intérêt. Espérons seulement qu’il ne poussera pas l’ironie jusqu’à apposer sa signature pour les deux parties contractantes : comme chef de l’Etat et comme artiste. Un contrat entre l’Etat et la personne qui l’incarne. On est là en face d’un imbroglio juridique qui donne matière à réflexion aux spécialistes du droit qui pourront en faire une étude de cas pour leurs étudiants dans les travaux dirigés.
En tout cas, une des choses qu’on retiendra au moins de Wade, à son départ du pouvoir, c’est qu’il aura construit en deux mandats plus de statues que les socialistes en 40 ans (Ce que j’avais appelé dans une chronique précédente des empreintes indélébiles). Sa première fierté, dès son arrivée au pouvoir en 2000, c’était la Place du Millénaire, mais les « très belles » réalisations de son fils sur la corniche lui ont ravi la vedette. Alors, il lui fallait une autre œuvre qui marque plus les esprits. Rien de mieux qu’une statue surélevée sur une colline et visible à plusieurs kilomètres à la ronde. Œuvre unique au Sénégal mais très familière dans les pays où le culte de la personnalité est très ancré dans les moeurs. Ce n’est certainement pas un hasard si ce sont des nord-coréens, spécialistes en monument-idole, qui ont été choisis pour sa construction. En Corée du nord aussi, un président prépare son fils à lui succéder. Seulement chez lui, c’est la règle, et donc il ne s’en cache pas. Ce n’est peut-être qu’une simple coïncidence.