Il a eu à dire, étant ministre des Forces armées qu’il ferait investir par ses services le quartier où un des habitants oserait s’en prendre à un militaire ou une gendarme ! Passe. La récidive n’a pas tardé. Aux jeunes manifestants de Sédhiou, localité à laquelle il se dit lié, il les menacera en ces termes : « si ce n’était pas à Sédhiou, j’aurais demandé aux forces de l’ordre d’ouvrir le feu » ! Fermez le ban ! Pas si vite. La meilleure était réservée à Touba, inopportunément comparé aux autres fiefs religieux.
A quoi bon procéder à une hiérarchie des allégeances confrériques ? Qui plus est pour un ministre de l’intérieur, « ministre du culte » au Sénégal. La capitale du mouridisme n’avait assurément pas besoin d’une telle incongruité qui l’a mise mal à l’aise devant ses hôtes des autres particularités confessionnelles (tidianes, layènes, khadres, chrétiens…).
Il n’est pas interdit, y compris à un ministre ou président de la République, d’avoir ses convictions, mais il lui incombe d’en faire un usage respectueux des autres adhésions religieuses. Une autorité incarne l’unité nationale et collective sans distinction des appartenances particulières.Nos gouvernants ont besoin à cet effet d’un programme de mise à niveau citoyen.
Bécaye Diop est sans doute un cas atypique dans ce dérèglement au sommet mais son comportement n’est pas du tout isolé. La « mouridité » affichée,très active et « décomplexée » du Chef de l’Etat explique quelque part cette propension des membres du régime libéral à faire dans la surenchère de l’allégeance. Quelqu’un oserait-il afficher la même hardiesse chez les autres communautés religieuses ? La crainte d’indisposer le grand chef l’en dissuaderait certainement. Tout ce qui est excessif ne compte pas, disait Talleyrand.
Cependant ce culte de l’excès laisse apparaître des motivations bassement politiciennes et électoralistes. Il faut entrer coûte que coûte dans les bonnes grâces des « porteurs de voix » et autres « grands électeurs ». Tel semble être le leitmotiv. Les guides religieux doivent le comprendre ainsi pour ne pas tomber dans le piège du jeu politique où les préoccupations du petit peuple sont reléguées à l’arrière-plan.
A quoi bon procéder à une hiérarchie des allégeances confrériques ? Qui plus est pour un ministre de l’intérieur, « ministre du culte » au Sénégal. La capitale du mouridisme n’avait assurément pas besoin d’une telle incongruité qui l’a mise mal à l’aise devant ses hôtes des autres particularités confessionnelles (tidianes, layènes, khadres, chrétiens…).
Il n’est pas interdit, y compris à un ministre ou président de la République, d’avoir ses convictions, mais il lui incombe d’en faire un usage respectueux des autres adhésions religieuses. Une autorité incarne l’unité nationale et collective sans distinction des appartenances particulières.Nos gouvernants ont besoin à cet effet d’un programme de mise à niveau citoyen.
Bécaye Diop est sans doute un cas atypique dans ce dérèglement au sommet mais son comportement n’est pas du tout isolé. La « mouridité » affichée,très active et « décomplexée » du Chef de l’Etat explique quelque part cette propension des membres du régime libéral à faire dans la surenchère de l’allégeance. Quelqu’un oserait-il afficher la même hardiesse chez les autres communautés religieuses ? La crainte d’indisposer le grand chef l’en dissuaderait certainement. Tout ce qui est excessif ne compte pas, disait Talleyrand.
Cependant ce culte de l’excès laisse apparaître des motivations bassement politiciennes et électoralistes. Il faut entrer coûte que coûte dans les bonnes grâces des « porteurs de voix » et autres « grands électeurs ». Tel semble être le leitmotiv. Les guides religieux doivent le comprendre ainsi pour ne pas tomber dans le piège du jeu politique où les préoccupations du petit peuple sont reléguées à l’arrière-plan.