Chronique : la Biennale des autres !



C’est parti pour un mois d’expositions, des rencontres professionnelles, un panel sur le design, des projections de films, entre autres. C’est la biennale Dak’Art 2010. Une rencontre sur l’agenda culturelle de Dakar, en attendant le FESMAN, l’autre grand rendez-vous. Le Sénégal est connu comme un pays de culture même si aujourd’hui certains veulent nous faire croire autre chose parce que tout simplement, un événement a foiré, je veux parler d’Africastar. Aux dernières nouvelles ce programme s’installe en Côte d’Ivoire pour la suite, bon vent ! Le seul dommage ici c’est de ne pas entendre les explications des autorités du pays, parce que quelque part elles n’ont pas tenu leurs promesses.

Mais à y voir de plus prés, on peut avoir l’impression que les autorités ne s’intéressent qu’à la dimension politique des événements culturels. Si les mêmes efforts consentis pour la réussite de l’inauguration du monument de la renaissance sont retrouvés dans les autres manifestations, le Sénégal sera le plus grand carrefour culturel du monde. Beaucoup d’artistes l’ont compris ainsi, tout est sous le parrainage du Président, du Premier Ministre, du Président du Sénat…ce qui peut parfois tuer en des manifestations leurs dimensions culturelles ou mêmes populaires.

L’apport de l’Art de façon générale sur le développement d’un pays est toujours d’actualité. Les événements culturels d’ailleurs ne semblent intéresser que ceux qui gravitent autour de la culture. En bon économiste le Président Wade a parfois du mal à y voir clair. Il a récemment déclaré devant des étudiants en Sciences que : « nous devons cesser d’être le peuple de la danse et de la musique, on peut danser mais il faut aussi créer.. ». Il faut du tout pour faire un monde Maître ! Aujourd’hui, à l’ouverture de la Biennale, il demande aux artistes plasticiens sénégalais de contribuer, avec leurs œuvres, à l’embellissement des carrefours et places de Dakar : « J’attends de voir vos œuvres embellir les carrefours et les places de Dakar ». C’est du concret !

Tous les hommes et femmes de culture doivent continuer donc à se battre pour apporter leur contribution au développement du pays. Sinon, ils sont nombreux les sénégalais qui voient le monde de la culture comme un monde en marge de la société. Dans un pays où culture rime avec danse et musique et sport avec lutte, il y’a encore du boulot à faire.

NDIAGA DIOUF

Vendredi 7 Mai 2010 20:30


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