J’ignore s’il faut en rire ou en pleurer, mais ce qui est sûr c’est que le ministre de l’Energie, Samuel Sarr, a le sens de l’ironie. Il a choisi le temps des ténèbres, avec le retour des coupures d’électricité pour se prendre pour un « wadiste éclairé ». Voudrait-il narguer les Sénégalais qu’il ne s’y prendrait pas autrement. La SENELEC n’a pas moins le sens de l’ironie non plus. Décider d’augmenter le prix de l’électricité au moment où elle est incapable de la fournir correctement aux consommateurs, n’est pas loin de la provocation. Il faudra bien qu’elle leur explique pourquoi ils doivent payer plus cher du courant qu’ils ont à peine consommé. Et à chaque fois, c’est la même rengaine qui est servie en guise d’explication : « rupture dans la chaîne d’approvisionnement en combustible ». Mais la SENELEC n’est pas un vulgaire taxi clando qui tombe en panne sèche en pleine circulation avec ces clients à bord.
Mais le baril de pétrole n’étant plus si cher, il faut bien trouver un autre prétexte pour expliquer cette rupture de stock. Et c’est à croire que les autorités n’ont pas retenu les leçons de l’année dernière avec les émeutes dans la banlieue et la révolte des imams de Guédiawaye. Ces derniers qui ont fini par devenir les porte-voix de tous les clients abusés et désabusés par les agissements de la SENELEC. Parce qu’au rythme où vont les choses rien ne dit que les populations ne vont pas encore descendre dans les rues pour manifester violemment leur mécontentement face à l’épreuve que leur fait subir la société d’électricité. Et ce ne sont pas les engagements de la SENELEC de régler très vite la situation qui sont de nature à les rassurer. En effet, à chaque fois que du côté de la rue Vincens, on annonce un retour à la normale, la question qui devrait suivre c’est : « pour combien de temps » ?
La SENELEC est un cauchemar. Pour les populations qui sont obligées, en cette période de chaleur, de passer de longues nuits sans électricité. Heureusement qu’il y a encore des bougies pour s’éclairer (pas comme un wadiste, mais s’éclairer tout de même). Encore qu’avec les coupures, on risque bien de se retrouver un jour sans bougies, puisqu’il faut de l’électricité pour faire tourner les machines qui les fabriquent. Hé oui, la SENELEC est aussi un cauchemar pour les chefs d’entreprise. Pour un pays qui se targue d’être sur les voies de l’émergence, il va falloir revoir beaucoup à la baisse nos ambitions.
La SENELEC c’est aussi un cauchemar pour les autorités, qui n’arrivent toujours pas à trouver la bonne formule pour faire faire marcher correctement cette entreprise. En tout cas elles font montre d’une incapacité chronique à la gérer convenablement, ce qui en fait du coup un gouffre à milliards et un ogre qui avale tous ses directeurs généraux. Pas moins de cinq se sont succédé depuis 2000 sans jamais parvenir à redresser la boîte. Il n’y a que Samuel Sarr, plus chanceux que tous, qui en est sorti indemne. Mieux, limogé, il s’est retrouvé promu ministre de l’Energie. Il faut croire qu’il a un excellent marabout, pour parler comme le ferait tout bon sénégalais. Mais là encore, il ne fait pas mieux que ce qu’il avait fait à la SENELEC.
Si seulement il pouvait y consacrer la moitié de l’énergie qu’il gaspille à pondre chaque fois des contributions pour faire l’éloge de Wade et lancer des flèches empoisonnées à l’opposition, les Sénégalais ne s’en porteraient que mieux. Mais pourquoi donc l’Etat tient-il tant à une entreprise moribonde, non performante et qui ne lui apporte que des malheurs ? Pourquoi ne la privatise-ton pas ? Est-ce parce qu’il n’y a personne pour l’acheter où parce qu’au contraire elle n’est plus juteuse qu’elle n’y parait pour certains ?
Quoi qu’il puisse en être et face à tous les errements notés depuis 2000, il est grand temps de poser un véritable débat national sur la SENELEC. Ses dirigeants et les autorités au moins dire au contribuable où sont passés tous les milliards qui y ont été éjectés ? A quoi ils ont servi ? Et pourquoi malgré tous ses milliards, la situation de la SENELEC va de mal en pis. Et puis, il est tout de même paradoxal de constater que pour une entreprise en crise, la SENELEC connait un des climats sociaux les plus apaisés du pays.
Et Dieu sait que les syndicalistes du secteur sont des plus virulents. Il y a dix ans, ils se sont battus jusqu’en prison pour arracher leurs droits. C’est à croire que les différents dirigeants qui se sont succédé à la tête de la boîte privilégient le confort de leurs employés au service dû à leurs clients. Et à ce rythme, le pays n’est pas encore sorti des ténèbres.
Samba Dialimpa BADJI
Rédacteur en Chef
Océan FM
www.oceanfm.sn
Mais le baril de pétrole n’étant plus si cher, il faut bien trouver un autre prétexte pour expliquer cette rupture de stock. Et c’est à croire que les autorités n’ont pas retenu les leçons de l’année dernière avec les émeutes dans la banlieue et la révolte des imams de Guédiawaye. Ces derniers qui ont fini par devenir les porte-voix de tous les clients abusés et désabusés par les agissements de la SENELEC. Parce qu’au rythme où vont les choses rien ne dit que les populations ne vont pas encore descendre dans les rues pour manifester violemment leur mécontentement face à l’épreuve que leur fait subir la société d’électricité. Et ce ne sont pas les engagements de la SENELEC de régler très vite la situation qui sont de nature à les rassurer. En effet, à chaque fois que du côté de la rue Vincens, on annonce un retour à la normale, la question qui devrait suivre c’est : « pour combien de temps » ?
La SENELEC est un cauchemar. Pour les populations qui sont obligées, en cette période de chaleur, de passer de longues nuits sans électricité. Heureusement qu’il y a encore des bougies pour s’éclairer (pas comme un wadiste, mais s’éclairer tout de même). Encore qu’avec les coupures, on risque bien de se retrouver un jour sans bougies, puisqu’il faut de l’électricité pour faire tourner les machines qui les fabriquent. Hé oui, la SENELEC est aussi un cauchemar pour les chefs d’entreprise. Pour un pays qui se targue d’être sur les voies de l’émergence, il va falloir revoir beaucoup à la baisse nos ambitions.
La SENELEC c’est aussi un cauchemar pour les autorités, qui n’arrivent toujours pas à trouver la bonne formule pour faire faire marcher correctement cette entreprise. En tout cas elles font montre d’une incapacité chronique à la gérer convenablement, ce qui en fait du coup un gouffre à milliards et un ogre qui avale tous ses directeurs généraux. Pas moins de cinq se sont succédé depuis 2000 sans jamais parvenir à redresser la boîte. Il n’y a que Samuel Sarr, plus chanceux que tous, qui en est sorti indemne. Mieux, limogé, il s’est retrouvé promu ministre de l’Energie. Il faut croire qu’il a un excellent marabout, pour parler comme le ferait tout bon sénégalais. Mais là encore, il ne fait pas mieux que ce qu’il avait fait à la SENELEC.
Si seulement il pouvait y consacrer la moitié de l’énergie qu’il gaspille à pondre chaque fois des contributions pour faire l’éloge de Wade et lancer des flèches empoisonnées à l’opposition, les Sénégalais ne s’en porteraient que mieux. Mais pourquoi donc l’Etat tient-il tant à une entreprise moribonde, non performante et qui ne lui apporte que des malheurs ? Pourquoi ne la privatise-ton pas ? Est-ce parce qu’il n’y a personne pour l’acheter où parce qu’au contraire elle n’est plus juteuse qu’elle n’y parait pour certains ?
Quoi qu’il puisse en être et face à tous les errements notés depuis 2000, il est grand temps de poser un véritable débat national sur la SENELEC. Ses dirigeants et les autorités au moins dire au contribuable où sont passés tous les milliards qui y ont été éjectés ? A quoi ils ont servi ? Et pourquoi malgré tous ses milliards, la situation de la SENELEC va de mal en pis. Et puis, il est tout de même paradoxal de constater que pour une entreprise en crise, la SENELEC connait un des climats sociaux les plus apaisés du pays.
Et Dieu sait que les syndicalistes du secteur sont des plus virulents. Il y a dix ans, ils se sont battus jusqu’en prison pour arracher leurs droits. C’est à croire que les différents dirigeants qui se sont succédé à la tête de la boîte privilégient le confort de leurs employés au service dû à leurs clients. Et à ce rythme, le pays n’est pas encore sorti des ténèbres.
Samba Dialimpa BADJI
Rédacteur en Chef
Océan FM
www.oceanfm.sn