Les propos de John Kerry reflètent l’embarras de l’administration américaine face à la situation en Egypte. En essayant de rester neutre, elle mécontente les deux camps. Les Frères musulmans voient dans la déclaration du secrétaire d’Etat semblant justifier le renversement de Morsi par l’armée pour « rétablir la démocratie », comme un commentaire hostile à leur cause.
Mais ceux qui soutiennent les militaires reprochent aux Etats-Unis de ne pas leur manifester un soutien plus évident. A Londres vendredi, Kerry a lancé un appel au calme et souhaité un « retour à la normale ». Pour Washington, cela signifie le retour le plus rapidement possible à un gouvernement démocratiquement élu et inclusif, l’armée restant en retrait et ne jouant qu’un rôle de protecteur de la société pour éviter la violence.
Le secrétaire d'Etat adjoint au Caire
Le secrétaire d’Etat adjoint, William Burns effectue son deuxième voyage au Caire pour encourager le général Sissi à ne pas abuser de la force contre les manifestants islamistes. S’il ignore ce conseil, le Congrès pourrait bien décider de recourir à la meilleure arme dont les Etats-Unis disposent pour influencer les dirigeants égyptiens mais qu’ils hésitent à utiliser : leur substantielle aide militaire et économique d’un milliard et demi de dollars par an.
Source : Rfi.fr