Claude Verlon était un vrai reporter, un grand reporter. Il aimait les défis. Il était toujours volontaire pour partir dans les coins les plus chauds : l’Afghanistan, la Libye, l’Irak... Et l'Afrique qu'il aimait passionnément.
Sur le terrain, il s'occupait de tout ce qui est technique. Il était capable de déployer une antenne satellite dans n'importe quelle condition. Il pouvait monter des studios RFI aux quatre coins du globe. Il était l'homme indispensable, faisant preuve toujours d'une grande rigueur. Sa hantise : que les directs dont il avait la charge soient coupés à cause d'une faute technique. Il vérifiait tout, faisait de multiples essais la veille d'une émission. « Je n'ai pas le droit à l'erreur », martelait-il.
Un homme de défis
Claude aimait les défis. « Claude Verlon, ce qui l’intéressait, c’était le défi. Plus c’était compliqué techniquement, plus ça l’excitait, confirme Nicolas Champeaux, journaliste au service Afrique de RFI. Je suis parti plusieurs fois en mission avec lui, en Libye, en Ethiopie, avec Christophe Boisbouvier. A quelques minutes d’un direct de Christophe Boisbouvier, on se disait : "ça ne va pas être possible, il va falloir faire ce direct sur le portable". Et Claude nous disait : "Non, non, non, je vais réussir à ouvrir la valise satellite à temps, tu vas voir" ».
Mais Claude n'était pas pour autant une tête brûlée. Il était d'abord un grand professionnel. Avant chaque mission, il se renseignait sur la situation du pays. Il avait noué des liens dans presque toutes les capitales de la planète avec d'autres professionnels qui pouvaient alors lui donner des indications pour être plus performant. Dans les situations tendues, il restait extrêmement prudent. Claude n’était pas du genre à rouler les mécaniques.
Le Mali, il y était allé à de nombreuses reprises, notamment à Kidal, avec Ghislaine Dupont, pour couvrir la dernière élection présidentielle. C'était peu avant de fêter ses 55 ans. Claude avait gardé un côté juvénile. De taille moyenne, resté mince, il arborait souvent un large sourire. Il était entré à RFI en avril 1982. Il était depuis devenu le responsable adjoint du service Reportage-Technique. Mais il aimait par-dessus tout le terrain.