John Kerry n’a pas obtenu au Caire de soutien militaire égyptien à la coalition internationale conduite par les Etats-Unis contre le mouvement de l’Etat islamique Daech. Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a réitéré le principe selon lequel Le Caire n’intervient militairement qu’en cas de menace directe à la sécurité nationale de l’Egypte.
Une Egypte qui est elle-même confrontée à des jihadistes apparentés à Daech dans le Sinaï et qui est menacée par les milices extrémistes musulmanes de Libye. Une Egypte qui est par contre disposée à combattre idéologiquement Daech. Un combat qui sera livré par l'université al-Azhar, une des plus hautes autorités de l’islam sunnite et le grand Mufti d’Egypte.
Deux institutions religieuses qui multiplient les déclarations et les fatwas contre Daech qualifié de « mouvement criminel ennemi de l’islam ». Une Egypte qui a déjà obtenu le dégel d’une partie non négligeable de l’aide militaire américaine.
Les médias égyptiens très critiques
Malgré les tentatives de John Kerry pour arrondir les angles avec Le Caire, les médias égyptiens ont tiré à boulets rouges sur le secrétaire d’Etat américain. Premier couac de la visite : la fouille imposée aux journalistes par des agents américains alors qu’ils avaient déjà subi celle de la sécurité égyptienne au ministère des affaires étrangères.
Dès la fin de la conférence de presse de Kerry, radios et télévisions égyptiennes ont accusé Washington de vouloir entraîner Le Caire dans une guerre lointaine alors que « le terrorisme frappe déjà en Egypte ».
Une guerre où les Américains n’ont apporté aucun soutien à l’Egypte au contraire ont estimé des médias. Théorie du complot oblige, plusieurs présentateurs vedettes de radiotélévision ont, par ailleurs, accusé les Etats-Unis d’avoir créé le mouvement de l’Etat islamique pour garder leur influence sur les riches monarchies pétrolières du Golfe. Selon eux l’Etat islamique Daech ne serait en fait qu’un cheval de Troie américain.