Colloque international de Dakar sur l'Administration: le ministre de l'Economie Amadou Hott demande à l'ENA d'envoyer ses étudiants dans le privé

​L'Ecole National d'Administration (ENA) de Dakar abrite depuis le jeudi 25 juillet 2019 le 4e Colloque sur l'Administration. Le thème retenu cette année est: «La réforme de l’Administration publique face aux défis de l’émergence». La rencontre est initiée par l'ASENA (Association Sénégalaise des anciens élèves et auditeurs de l’Ecole nationale d’Administration de France) dont le spécialiste en communication Yoro Dia est le président.



Présidée par le ministre de l'Economie, du Plan et de la Coopération, l'ouverture du Colloque dont les travaux se poursuivent jusqu'au 27 juillet, a vu la participation du Secrétaire général adjoint de la Présidence, Oumar Samba Ba, le président de Ena Afrique, Mohamed Kadmir Doubi, monsieur Christophe Bigot, Ambassadeur de la France au Sénégal, entre autres personnalités.

Conscient que les populations sénégalaises n'ont pas une nbonne image de leur administration et des tracasseries subies par les citoyens pour avoir un retour efficient de leur service public, l’Association sénégalaise des anciens élèves et auditeurs de l’Ecole nationale d’administration (Ena) de France a convié la communauté d'Enarques à se pencher sur le Thème : «La réforme de l’Administration publique face aux défis de l’émergence.»

Ancien de Wall Street, le ministre de l'Economie Amadou Hott, qui originaire de Thiaroye a préconisé une série de mesures pour une administration plus efficace et plus à même de répondre dans les délais aux besoins et demandes des populations. Parmi lesquelles mesures, "casser le mur" qui se dresserait entre l'Ena et le secteur privé.  "Il faut qu’on casse les murs entre l’Administration, l’Ena et le secteur privé", a-t-il suggéré. Selon lui, le Sénégal gagnerait à avoir une administration partenaire du secteur privé. "Le secteur privé a tendance à se courber devant l'administration. Ca ne devrait pas être le cas. Parce que c'est le secteur privé qui permet de créer les richesses, les emplois, une croissance pérenne. L'investissement public ne peut se substituer en permanence à l'investissement privé", a affirmé le ministre du Plan.  Hott est convaincu que la culture d'entreprise doit être inculquée aux acteurs de l'administration publique.
Les étudiants de l'Etat doivent faire des stages dans les entreprises privées
Le ministre de l'Economie du Plan et de la Coopération est convaincu qu'il faut adopter une autre politique plus ouverte entre le privé et public. Et pour cela, il invite l'ENA à s'ouvrir plus aux entreprises du privé. "Les rapports entre les administrations fiscales et les entreprises soient empreinte de confiance mutuelle et régis par la philosophie du partenariat. Où le première préoccupation (de l'Etat) doit être comment faire pour augmenter le chiffre d'affaires de l'entreprise afin que les recettes fiscales puissent suivre naturellement sans évasion fiscale", a-t-il dit avant d'ajouter: 
"Pour y arriver (...) je verrais bien les étudiants de l'ENA puissent, avant d'aller dans les administrations, passer six (6) à neuf (9) mois dans une entreprise, aux côtés du chef d'entreprise. je ne sais pas si c'est le cas aujourd'hui, mais ce serait une excellente chose pour renforcer le partenariat entre les entreprises et l'administration. De la même manière, l'administration gagnerait aussi à attirer des profils venant du secteur privé. Selon Hott, cette stratégie a permis à des Etats de créer des miracles économiques dans les années 70 et 80".

Pour le président de l’Asena, Yoro Dia, «si l’Etat du Sénégal lance un Pse, s’il emprunte des milliards et des milliards pour financer l’émergence, si l’Etat ne s’adapte pas, le pays ne va pas émerger». Et d’ajouter : "Nous voulons qu’il y ait plus de symbiose entre l’Administration et le secteur privé. Parce qu’on peut dire pour l’émergence ce sont les deux frères jumeaux. Il n’y a pas d’investissement sans le secteur privé. Et il n’y a pas d’investissement sans Etat stratège qui définit le plan, le cadre maintenant c’est le secteur privé qui crée de la richesse. Donc à la limite, il doit y avoir une osmose naturelle. Mais cette osmose, nous ne le constatons pas".



 

AYOBA FAYE

Vendredi 26 Juillet 2019 18:59


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